Twitch : Cyberharcèlement, photos obscènes… les streameuses crient leur dégoût 

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TwitchCyberharcèlement, photos obscènes… les streameuses crient leur dégoût

La Française Maghla, superstar de Twitch, a témoigné lundi de l’enfer quotidien vécu par les créatrices de contenus autour du jeu vidéo. 

Maghla dénonce l’incessante sexualisation dont elle fait l’objet.

Maghla dénonce l’incessante sexualisation dont elle fait l’objet.

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Une multitude de témoignages glaçants secoue le monde des streamers français, ces joueurs ou joueuses de jeux vidéo qui partagent et commentent leurs parties en direct, plusieurs figures féminines dénonçant les cyberviolences sexistes et sexuelles qu’elles subissent depuis des années sur les réseaux.

«Je vais la pénétrer cette chienne»

Messages insultants, photomontages sur des corps d’actrices porno, scénarios sexuels autour de sa personne sur des forums… C’est dans un long témoignage publié lundi sur le réseau social Twitter que Maghla, l’une des streameuses les plus suivies de France avec 700’000 abonnés sur la plateforme de diffusion Twitch, a mis en lumière l’enfer quotidien des créatrices de contenus en direct autour du jeu vidéo.

Maghla, connue comme toutes les streameuses par son pseudonyme, dénonce l’incessante sexualisation dont elle fait l’objet, s’obligeant même à faire attention à son style vestimentaire pour ne pas s’exposer à des «commentaires». «Il y a des centaines de pages de gens qui se branlent sur mes photos et les postent. Littéralement. Également des montages encore et encore et les commentaires peuvent aller (à) du «je la viole» à «je vais la pénétrer cette chienne» etc. Le forum est alimenté tous les jours», révèle-t-elle encore.

Un témoignage fort, enrichi de nombreuses captures d’écran pour étayer son propos partagé plus de 30’000 fois, qui a permis de libérer la parole en entraînant dans son sillage plusieurs autres streameuses et vidéastes françaises. Début 2021, un pôle spécialisé pour lutter contre la haine en ligne a été créé au sein du parquet de Paris tandis que le grand public peut signaler les comportements et contenus illicites sur la plateforme Pharos depuis 2009.

Phénomène récurrent 

Sur YouTube comme sur Twitch et les autres plateformes, ce sujet n’est pas nouveau et beaucoup trop récurrent, déplorent les streameuses alors que la vague «MeToo» a déjà cinq ans d’existence. Présents essentiellement sur Twitch, propriété du géant Amazon, les principaux streamers francophones sont des figures masculines comme Squeezie et ZeratoR, dont les chaînes ont connu des pics d’audience respectifs d’un million et 700’000 spectateurs.

Signataire en juin du code de conduite de l’Union européenne contre la haine en ligne, Twitch avait annoncé en décembre 2021 la mise en place d’un système pour détecter les utilisateurs malveillants, après une vague de harcèlements racistes et homophobes. Le code de conduite de l’UE contre la haine en ligne, lancé en 2016, compte une dizaine de signataires, dont Facebook, Microsoft, Twitter, YouTube, Instagram, Snapchat, Dailymotion, Jeuxvideo.com, TikTok, et LinkedIn, ou encore l’application de messagerie Viber. Les signataires s’engagent à évaluer dans les 24 heures la majorité des contenus signalés par les utilisateurs comme des discours de haine en ligne, et à les supprimer si nécessaire, conformément à la législation nationale et européenne.

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(AFP)

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