Coupe du monde: Yakin et l’ASF pensent déjà à l’équipe de Suisse demain

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Qatar 2022Yakin et l’ASF pensent déjà à l’équipe de Suisse de demain

Entré en jeu contre le Cameroun, Fabian Rieder est le 11e joueur à qui le sélectionneur a offert sa première sélection. Un moyen de préparer l’avenir.

Valentin Schnorhk Doha
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Valentin Schnorhk Doha
Fabian Rieder, entré en jeu contre le Cameroun jeudi, est le dernier joueur introduit par Murat Yakin.

Fabian Rieder, entré en jeu contre le Cameroun jeudi, est le dernier joueur introduit par Murat Yakin.

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Qu’est-ce que la maturité en football? À quel âge moyen une équipe est-elle véritablement mûre pour gagner? Autrement dit, quand n’est-elle plus trop jeune, mais pas encore trop vieille? Savant équilibre à trouver. Tiens, il se dit parfois que l’équipe de Suisse de 2022 serait la plus belle de l’histoire, parce qu’elle arrive à point. Il s’avère qu’elle est aussi une des plus vieilles: le onze titulaire qui a battu le Cameroun jeudi affichait un âge moyen de 28 ans et 238 jours. Seule une fois, en 1950, la Suisse avait aligné un onze plus âgé en Coupe du monde.

Une équipe en fin de cycle? Une génération, plus tôt. On pense là à la volée de joueurs nés entre 1988 et 1992, celle qui avait atteint la finale de l’Euro M21 en 2011. Yann Sommer, Ricardo Rodriguez (non-convoqué lors de cet Euro), Xherdan Shaqiri et Granit Xhaka en font partie. Ils tous plus de trente ans. On peut aussi évoquer Remo Freuler ou Silvan Widmer (lui a 29 ans). Certains dureront encore quelques années, sûrement. Pour d’autres, c’est peut-être la dernière grande compétition.

Onze nouveaux sous Yakin

Quoi qu’il en soit, l’ASF et Murat Yakin doivent prévoir l’avenir. Cela est déjà le cas: depuis sa nomination en août 2021, le sélectionneur a fait débuter 11 nouveaux joueurs sous le maillot de l’équipe de Suisse A. Le dernier en date: Fabian Rieder, 20 ans, qui est entré en jeu contre le Cameroun jeudi. Ce n’est pas un hasard.

Pierluigi Tami, le directeur des équipes nationales, a forcément pour tâche de mener une réflexion autour de ces questions. Il en parle: «Nous avons deux options. Soit on va jusqu’au bout avec une génération, et on change tout ensuite. Soit on intègre au fur et à mesure de nouveaux éléments pour qu’il y ait une forme de transmission entre les anciens et les jeunes. Nous pensons que c’est la meilleure façon d’avancer.»

«À l’ASF, nous aimons le fait que de nouveaux joueurs introduits, en particulier des jeunes. C’est une ligne de conduite que l’on suit.»

Pierluigi Tami, directeur des équipes nationales

Fabian Rieder le confirme: «Nous sommes très bien accueillis. Ce sont de super types. Cela se ressent aussi sur le terrain d’entraînement. Ça nous amène à tous donner.» Ainsi, en seize mois, à la tête de l’équipe de Suisse, Yakin n’a pas hésité à piocher et faire découvrir le groupe à plusieurs jeunes destinés à jouer un rôle à l’avenir. Rieder en fait assurément partie, lui qui est l’un des plus sûrs espoirs du football helvétique.

Mais il est loin d’être le seul. Ardon Jashari, également présent au Qatar et qui avait connu sa première sélection en septembre contre la République Tchèque en fait aussi partie. Récemment, Zeki Amdouni, Dan Ndoye, Leonidas Stergiou, Andi Zeqiri, Kastriot Imeri ou encore Gregor Kobel ont également eu leurs premières. Sans oublier que Noah Okafor ou Jordan Lotomba avaient déjà porté le maillot suisse sous l’ère Vladimir Petkovic, sans être plus vieux.

«Bloquer» les binationaux?

«À l’ASF, nous aimons le fait que de nouveaux joueurs soient introduits, en particulier des jeunes, développe Pierluigi Tami. C’est une ligne de conduite que l’on suit. C’était déjà le cas avant que Murat Yakin soit sélectionneur, mais nous continuons sur ce chemin.»

Avec toutefois une certaine interrogation: y a-t-il aussi une certaine volonté de «bloquer» certains joueurs binationaux ou susceptibles de jouer pour d’autres sélections? Excepté Rieder et Kobel, l’ensemble des néosélectionnés sont dans ce cas de figure. Et coïncidence (ou pas), rares sont ceux à avoir été rappelés après leur première sélection. Même si, en l’occurrence, leur niveau de jeu n’imposait jamais qu’ils soient repris. Le bénéfice du doute va à Yakin.

Le temps peut toutefois donner raison au sélectionneur. À quoi ressemblera l’équipe de Suisse après la Coupe du monde? Y aura-t-il des retraités du football international? Pas impossible. Et puis, sur la route vers l’Euro 2024, il faudra aussi faire évoluer l’équipe nationale, lui donner une nouvelle dynamique. Dans cette liste-là, nul doute qu’il y en a plus d’un qui incarne l’avenir. L’avantage, c’est qu’ils sauront déjà où ils mettront les pieds.

Les 11 joueurs introduits par Yakin

Gregor Kobel, 1re sélection contre la Grèce (2-1) le 1er septembre 2021.

Ulisses Garcia, 1re sélection contre la Grèce (2-1) le 1er septembre 2021.

Andi Zeqiri, 1re sélection contre la Grèce (2-1) le 1er septembre 2021

Cédric Zesiger, 1re sélection contre la Grèce (2-1) le 1er septembre 2021.

Kastriot Imeri, 1re sélection contre l’Italie (1-1), le 12 novembre 2021.

Mattia Bottani, 1re sélection contre le Portugal (0-4), le 5 juin 2022.

Leonidas Stergiou, 1re sélection contre le Portugal (1-0), le 12 juin 2022.

Dan Ndoye, 1re sélection contre l’Espagne (2-1), le 24 septembre 2022.

Zeki Amdouni, 1re sélection contre la République Tchèque (2-1), le 27 septembre 2022.

Ardon Jashari, 1re sélection contre la République Tchèque (2-1), le 27 septembre 2022.

Fabian Rieder, 1re sélection contre le Cameroun (1-0), le 24 novembre 2022.

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