Royaume-UniLa Chine rejette «fermement» les accusations d’espionnage
Le ministère chinois des Affaires étrangères a réagi après l’arrestation à Edimbourg d’un homme soupçonné de recueillir des renseignements pour le compte de Pékin.
«La prétendue affirmation selon laquelle la Chine espionne le Royaume-Uni est totalement dénuée de fondement et la Chine la rejette fermement», a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’un briefing de presse régulier, lundi. Elle réagissait après l’annonce de l’arrestation à Edimbourg d’un homme soupçonné de recueillir des renseignements pour le compte de Pékin.«Nous demandons instamment à la partie britannique de cesser de diffuser de fausses informations et de mettre fin à ses manœuvres politiques antichinoises et à son dénigrement malveillant», a-t-elle ajouté. Un porte-parole de l’ambassade de Chine à Londres, interrogé sur ces allégations, les avait qualifiées dimanche de «farce politique».
La police du Royaume-Uni a annoncé, samedi, avoir arrêté un homme d’une vingtaine d’années à son domicile d’Edimbourg pour espionnage. Selon le «Sunday Times», il s’agit d’un chercheur qui a eu des contacts avec des députés du parti conservateur au pouvoir alors qu’il travaillait au Parlement. Des agents de la police métropolitaine l’ont arrêté en mars, ainsi qu’un autre homme d’une trentaine d’années, pour des soupçons d’infractions à la loi sur les secrets officiels. Tous deux ont été remis en liberté en attendant une nouvelle étape de la procédure début octobre, a précisé la police de Londres, sans plus de détails.
Positions divergentes
La mise au jour de cette affaire intervient alors que Londres a affiché récemment une volonté de dialogue avec Pékin, après des années de relations difficiles. Ces arrestations ont conduit le Premier ministre britannique Rishi Sunak à exprimer dimanche auprès de son homologue chinois Li Qiang, en marge du sommet du G20, sa «profonde préoccupation» au sujet d'«interférences» de Pékin «dans la démocratie parlementaire britannique». «J’ai soulevé un éventail de préoccupations que nous avons dans des zones de désaccord, et en particulier mes très fortes préoccupations au sujet de toute interférence dans notre démocratie parlementaire, de toute évidence inacceptable», a-t-il déclaré.
Selon l’agence officielle Chine Nouvelle, le Premier ministre chinois a estimé que la Chine et le Royaume-Uni devraient gérer correctement leurs désaccords ainsi que respecter leurs intérêts fondamentaux et leurs préoccupations majeures respectifs. En juillet, la commission du renseignement et de la sécurité de la Chambre des communes avait affirmé que la Chine ciblait le Royaume-Uni, démuni pour y faire face.
Après «l’âge d’or» voulu par l’ex-Premier ministre David Cameron en 2015, les relations entre Londres et Pékin se sont nettement dégradées, ces dernières années. Les deux pays ont des positions divergentes notamment sur la répression du mouvement pro-démocratie à Hong Kong, ex-colonie britannique, ainsi que sur le sort de la minorité musulmane ouïghoure dans la région du Xinjiang ou sur les accusations de violations des droits humains au Tibet. Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a effectué fin août, une visite officielle en Chine, affirmant qu’il avait abordé la question des droits humains avec tous les responsables politiques chinois qu’il a rencontrés.