César«Illusions perdues», «Annette» et «Aline» en tête des nominations
Le film de Xavier Giannoli domine, cité dans 15 catégories. Les récompenses seront décernées le 25 février à Paris.
Adaptation enlevée du grand roman de Balzac, fresque acide sur la presse et ses dérives, le film «Illusions perdues» fait figure de favori pour les César 2022, qui seront décernés le 25 février à Paris et tenteront de redorer l’image de cette institution.
Les nominations pour les prix les plus prestigieux du cinéma français ont été annoncées mercredi, ce film de Xavier Giannoli faisant la course en tête avec 15 nominations dont le meilleur film et la meilleure réalisation. D’ici à la cérémonie, la course reste ouverte pour succéder à «Adieu les Cons» d’Albert Dupontel, qui avait triomphé l’an dernier avec sept statuettes.
Derrière l’adaptation du grand roman balzacien, les membres de l’Académie ont placé l’opéra-rock «Annette» de Leos Carax, qui décroche 11 nominations, dont celui de meilleur acteur pour l’Américain Adam Driver, qui côtoie dans sa catégorie Benoît Magimel et Pierre Niney. Fermant le trio de tête, «Aline», le biopic de Valérie Lemercier consacré à la star québécoise Céline Dion, obtient dix nominations, dont logiquement la meilleure actrice pour elle, aux côtés de Léa Seydoux ou Laure Calamy, qui avait remporté le titre l’an dernier.
Trois réalisatrices nommées
Dans la catégorie reine du «meilleur film», outre ces trois œuvres, l’Académie a plébiscité «BAC Nord» de Cédric Jimenez, sur les dérives policières dans les quartiers nord de Marseille, dans le sud-est de la France, «L’événement» d’Audrey Diwan, sur l’avortement, qui a décroché le Lion d’or à Venise, «la Fracture» de Catherine Corsini sur la France agitée par le mouvement social des «Gilets jaunes» ainsi que «Onoda, 10 000 nuits dans la jungle» d’Arthur Harari.
Du côté de la meilleure réalisation, décernée une seule fois dans l’histoire des César à une réalisatrice, l’Académie a retenu quatre hommes, MM. Carax, Jimenez, Giannoli et Harari, et trois femmes, Valérie Lemercier, Audrey Diwan et Julia Ducournau, qui a décroché la Palme d’or à Cannes pour «Titane».
Les 4363 professionnels du cinéma membres de l’Académie ont désormais un mois pour voter.
Désamour pour ce genre de cérémonie
La 47e cérémonie officielle devra faire oublier les naufrages des précédentes éditions.
En 2020, à l’apogée d’une crise interne, Roman Polanski, accusé de viol, était sacré meilleur réalisateur pour son film «J’accuse», provoquant le départ de la cérémonie de l’actrice Adèle Haenel. L’image est devenue l’un des symboles de la lutte contre les violences sexuelles dans le cinéma.
Malgré un profond renouvellement, la cérémonie de l’an dernier a fait un flop d’audience et suscité un torrent de critiques déplorant le nombrilisme du monde du cinéma en pleine pandémie.
Cette année, les organisateurs ont misé sur des valeurs sûres, avec l’animateur et humoriste Antoine de Caunes comme maître de cérémonie et la scénariste et réalisatrice Danièle Thompson en présidente. Mais ils auront fort à faire tant le désamour pour les grandes cérémonies semble croissant, à l’instar des Golden Globes, évincés de la télévision américaine.