AllemagneLa ville de Berlin élit pour la première fois une femme au poste de maire
La sociale-démocrate Franziska Giffey, 43 ans, aura notamment comme mission d’accélérer la construction de logements face à la hausse des loyers.
Franziska Giffey, photographiée ici mardi alors qu’elle quittait la mairie après son élection, a été ministre de la Famille entre 2018 et 2021 dans le gouvernement d’Angela Merkel.
AFPL’ancienne ministre sociale-démocrate Franziska Giffey a été élue mardi maire de Berlin avec pour priorité l’accélération de la construction de logements face à la hausse des loyers. À 43 ans, la responsable politique, qui a été ministre de la Famille entre 2018 et 2021 dans le gouvernement d’Angela Merkel, devient la première femme à diriger la capitale allemande.
Depuis deux décennies, Berlin est aux mains du Parti social-démocrate (SPD). Arrivé en tête lors des élections locales du 26 septembre, le SPD va diriger une coalition avec les Verts et la gauche radicale die Linke.
L’une des principales missions que se sont fixées les trois partenaires est la construction d’au moins 200’000 logements d’ici 2030 dans une capitale qui attire chaque année plus d’habitants. SPD, Verts et die Linke ont également décidé de la mise sur pied d’une commission chargée d’évaluer les possibilités éventuelles d'expropriation» des sociétés immobilières.
Lors d’un référendum consultatif le 26 septembre dernier, les Berlinois s’étaient prononcés à une large majorité de 56,4% pour «exproprier» les groupes immobiliers détenant plus de 3000 logements. La commission qui va voir le jour devra donc rendre des recommandations sur la suite à donner à ce projet d’expropriation d’ici un an.
Les loyers ont augmenté de 85% entre 2007 et 2019
Ce vote était l’aboutissement de la grogne croissante des Berlinois contre le coût du logement. Dans une capitale dont l’attractivité s’est renforcée ces dernières années, les loyers ont augmenté en moyenne de 85% entre 2007 et 2019, même s’ils restent bien inférieurs à ceux de Londres ou Paris.
La hausse étrangle de nombreux habitants dans une capitale où 80% des résidents sont locataires. Les grandes sociétés immobilières sont accusées d’être responsables de la crise, en spéculant sur la hausse des prix, ce qu’elles nient.
Mais la nouvelle maire s’est d’ores et déjà prononcée contre ce transfert de propriété, estimant que ce n’était «pas la bonne voie», notamment en raison des indemnisations à prévoir.