Saint-Pétersbourg – Un siècle après la révolution russe, l’héritier du tsar Nicolas II se marie

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Saint-PétersbourgUn siècle après la révolution russe, l’héritier du tsar Nicolas II se marie

Le grand-duc Gueorgui Romanov, arrière-petit-fils du cousin du tsar assassiné en 1918, a épousé vendredi, l’Italienne Rebecca Bettarini en présence de tout le gotha.

C’est une première en Russie depuis la révolution de 1917: un héritier du dernier tsar Nicolas II s’est marié vendredi à Saint-Pétersbourg en présence de plusieurs têtes couronnées venues de toute l’Europe. Le dernier mariage dans le pays d’un Romanov était celui de Nicolas II et de l’impératrice Alexandra, il y a 127 ans.

Le grand-duc Gueorgui Romanov, 40 ans, a pris pour épouse l’Italienne Rebecca Bettarini, 39 ans. La cérémonie s’est tenue dans l’imposante cathédrale Saint-Isaac, en plein cœur de l’ancienne capitale impériale.

Les futurs époux se sont avancés à l’intérieur de l’édifice avec chacun un cierge à la main, devant des prêtres orthodoxes habillés d’or, selon une photographe de l’AFP sur place. L’héritier du tsar, fine barbe grise et regard confiant, est apparu en costume noir et veston jaune. Sa promise était, elle, vêtue d’une longue robe blanche portant les armoiries de l’empire russe brodées en fil d’or.

Deux couronnes ont été brièvement maintenues au-dessus de leurs têtes, conformément à la tradition orthodoxe. Plusieurs jeunes femmes en tenues traditionnelles russes ont porté la queue de la robe de la mariée, sur laquelle étaient brodées les armoiries tsaristes.

Sofia d’Espagne et Stéphane Bern parmi les invités

Selon les organisateurs, 1500 personnes étaient conviées, notamment la reine Sofia d’Espagne, le roi déchu de Bulgarie Siméon II et sa femme Margarita, la princesse Léa de Belgique, ainsi que d’autres représentants de familles royales européennes. Le journaliste français Stéphane Bern, spécialiste des têtes couronnées, avait lui aussi fait le déplacement.

Parmi les invités, certains portaient des fourrures, tandis que d’autres étaient en uniforme cosaque, parés de médailles. Avant la cérémonie religieuse, un mariage civil avait eu lieu à Moscou, la semaine dernière.

Né à Madrid et diplômé d’Oxford, Gueorgui Romanov est le fils de la grande-duchesse Maria Romanova, la petite-fille du grand-duc Kirill. Ce dernier était le cousin de Nicolas II, le dernier tsar de la dynastie des Romanov qui a régné plus de 300 ans en Russie jusqu’à la révolution de février 1917.

Le monarque avait été fait prisonnier par les bolcheviques puis fusillé, un an plus tard, dans l’Oural, avec sa femme l’impératrice Alexandra, leurs quatre filles et leur fils. Enterrés après leur exécution dans un lieu longtemps tenu secret par le pouvoir soviétique, leurs corps et ceux de leurs enfants ont été transférés en 1998 dans la cathédrale Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg.

Ils ont ensuite été canonisés en 2000 par l’Église orthodoxe russe, et reconnus officiellement en 2008 comme victimes du bolchevisme par la justice.

Saint-Pétersbourg est «l’histoire de la maison Romanov»

Le grand-duc Gueorgui Romanov, qui a vécu la majeure partie de sa vie en France, comme de nombreux anciens membres de la famille royale russe, a rencontré sa fiancée à Bruxelles, où ils travaillaient ensemble pour les institutions européennes. Pour lui, Rebecca Bettarini, fille d’un diplomate, s’est convertie à l’orthodoxie et a été rebaptisée Victoria Romanovna.

Installé à Moscou depuis trois ans, près du Kremlin, le grand-duc affirme se consacrer à des projets caritatifs. Dans une interview au média russe «Fontanka» publiée mercredi, il a expliqué avoir choisi de se marier à Saint-Pétersbourg pour «beaucoup de raisons»: cette ville, a-t-il affirmé, est «l’histoire de la Russie, l’histoire de la maison Romanov».

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