Prix des médicamentsCes Romands ne sont pas des «lobbyistes des pharmas»
Épinglés comme proche des pharmas, Damien Cottier (PLR/NE), Benjamin Roduit (C/VS) et Pierre-André Page (UDC/FR) réfutent tout lien d’intérêts compromettant.
![Eric Felley](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/649be52d-9129-4cd2-ac7f-eff88dafc17d.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C1430%2C1408&fp-x=0.5&fp-y=0.5&crop=focalpoint&s=c05b8698680dd925ea79774cbcb35ae1)
![L’association Public Eye a choisi 40 parlementaires selon des critères qui laissent songeur les parlementaires romands. L’association Public Eye a choisi 40 parlementaires selon des critères qui laissent songeur les parlementaires romands.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/8434c7f7-d001-4e14-85aa-fd4db9a642d6.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C831%2C573&fp-x=0.5006016847172082&fp-y=0.5008726003490401&s=3e188a0ffa0856025d9ed472122ba63a)
L’association Public Eye a choisi 40 parlementaires selon des critères qui laissent songeur les parlementaires romands.
public eyeLa campagne de sensibilisation de l’association Public Eye, concernant la transparence du prix des médicaments, fait des vagues au Parlement, où certains s’estiment être assimilés à tort à des «lobbyistes des pharmas». Damien Cottier (PLR/NE), Benjamin Roduit (C/VS) et Pierre-André Page (UDC/FR) font partie des 40 parlementaires à qui l’association prête «des contacts directs avec l’industrie pharmaceutique». Dans l’opinion publique, l’amalgame est vite fait d’en faire des «lobbyistes», avec la connotation qui va avec. Or ils n’en sont pas.
Aucun lien
Les deux premiers se retrouvent sur cette liste parce qu’ils sont membres du groupe parlementaire «Formation, Recherche et Innovation», fondé par l’association scienceindustries, qui chapeaute l’industrie pharmaceutique. Cependant, ce groupe compte une centaine de parlementaires, de droite comme de gauche, et il se réunit une fois par année. «En faire partie ne crée aucun lien avec les groupes pharmaceutiques», tient à préciser Benjamin Roduit.
Membres de 40 intergroupes
Le chef du groupe PLR Damien Cottier explique sa situation: «Je suis membre d’environ 40 intergroupes, dont celui sur la «Formation, Recherche et Innovation», dans lequel je ne touche pas un centime, et auquel je n’ai, je crois, même pas encore pu assister, sauf erreur, faute de temps. Je suis aussi par exemple membre du groupe abeilles ou du groupe cheval et cela ne fait pas de moins un apiculteur, ni un éleveur de chevaux… La plupart des parlementaires sont, comme moi, membres de nombreux intergroupes, et c’est donc un abus de langage d’affirmer que cette simple appartenance créerait des liens».
Comme une «dénonciation»
Benjamin Roduit, membre de la Commission de la santé, est également remonté, car il n’a strictement aucun lien avec les pharmas. Pour lui, le fait d’apparaître sur cette liste crée de la confusion et le ferait passer aux yeux de certains pour un «corrompu». Il s’en est plaint auprès de l’association Public Eye: «Votre argumentation selon laquelle je suis le seul Valaisan à la fois parmi les 25 membres de la Commission de la santé et les 93 personnes inscrites à l’intergroupe parlementaire «Formation, recherche, innovation» est spécieuse et ne vous autorise en aucun cas à utiliser mon nom dans votre démarche, qui est perçue dans le public comme une dénonciation».
Le badge qui crée le lien
Pierre-André Page a également été surpris de figurer sur cette liste, car lui-même n’a aucun lien avec les pharmas. Mais il se trouve qu’il a donné un badge d’accès au Palais fédéral au président de la Chambre de commerce du canton de Fribourg, René Jenny. Ce dernier a effectivement une longue carrière dans l’industrie pharmaceutique. Il a notamment collaboré au sein du groupe Galenica et il préside le Groupement romand
de l’industrie pharmaceutique (GRIP). Selon Pierre-André Page, il va rendre son badge, car il n’est plus président de la Chambre de commerce depuis le mois de septembre.