Échange de prisonniersWashington formalise l’accord avec l’Iran
Les États-Unis ont formalisé le transfert de fonds gelés en Corée du Sud dans le cadre de l’accord conclu en août avec l’Iran sur un échange de prisonniers.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken «a paraphé une dispense permettant le transfert de fonds» dans une notification formelle au Congrès américain, a indiqué un porte-parole en précisant que cela avait été fait la semaine dernière.
«Les États-Unis ont accepté le transfert de fonds de la Corée du Sud à des comptes restreints détenus au Qatar et la libération de cinq ressortissants iraniens actuellement détenus aux États-Unis afin de faciliter la libération de cinq citoyens américains détenus en Iran», selon la même source. «Nous n’avons levé aucune des sanctions contre l’Iran et l’Iran ne bénéficie d’aucun allègement des sanctions», a précisé le porte-parole.
Achats humanitaires
Cette opération vise à transférer 6 milliards de dollars (5,3 milliards de francs) de fonds iraniens bloqués en Corée du Sud vers un compte spécial au Qatar. L’Iran pourrait ensuite utiliser ces sommes pour des achats humanitaires tels que des denrées alimentaires et des médicaments.
«Aucun argent ne va directement à l’Iran et aucun argent du contribuable n’est utilisé, précise Washington. Les fonds détenus en Corée du Sud sont des fonds iraniens». «Ces fonds seront transférés sur des comptes restreints au Qatar et les États-Unis auront un droit de regard sur la manière dont ils seront dépensés et quand», a ajouté le porte-parole.
Cet arrangement financier avait été annoncé le 10 août dans le cadre d’un accord entre Téhéran et Washington, avec la médiation du Qatar, pour libérer des prisonniers américains détenus en Iran et des Iraniens détenus aux États-Unis. Dans le cadre de l’accord, Téhéran a placé cinq détenus américains d’origine iranienne en résidence surveillée avant leur probable transfert au Qatar pour être libérés.
Apaisement
Pour les experts, cet accord, conclu après des négociations très discrètes, témoigne d’un apaisement des tensions entre l’Iran et les États-Unis, qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques depuis la Révolution islamique de 1979. Mais ils ne préjugent pas d’un possible accord sur le dossier du nucléaire iranien.
Des négociations menées par les Européens avaient échoué en 2022 à raviver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, moribond depuis le retrait unilatéral des États-Unis en 2018 sous la présidence de Donald Trump.
S’il se concrétisait dans les prochains jours, l’accord interviendrait un an après le début du mouvement de contestation en Iran à la suite de la mort en détention de Mahsa Amini, et à l’approche de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, à laquelle devrait participer le président iranien, Ebrahim Raïssi.