FinlandeLe Kremlin jure ne pas laisser passer des migrants sans papiers
La Finlande, qui a reproché à la Russie de vouloir ainsi la déstabiliser, n’a pas encore fermé tous ses postes-frontières. De son côté, Moscou déplore une «position purement russophobe».
La Russie a affirmé, lundi, ne pas chercher à instrumentaliser les passages de migrants illégaux à la frontière avec la Finlande, qui a fermé certains de ses postes de contrôle en raison d’un afflux.
Helsinki a accusé Moscou de vouloir déstabiliser le pays, qui a rejoint l’OTAN en avril, dans un contexte de tensions croissantes, en laissant des migrants sans papiers franchir leur frontière commune. «Nous n’acceptons pas de telles accusations», a déclaré, lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en assurant que «les gardes-frontières russes respectent entièrement toutes leurs instructions de service».
Il a dit «profondément regretter» la décision finlandaise de fermer partiellement la frontière, déplorant qu’Helsinki ait adopté une «position purement russophobe», au lieu de conserver les «très bonnes relations pragmatiques» qui existaient autrefois avec Moscou.
La Finlande, qui partage une frontière de 1340 km avec la Russie, affirme constater, depuis fin août, un afflux de migrants sans visa originaires du Proche-Orient et d’Afrique, en particulier d’Irak, de Somalie et du Yémen.
Quatre postes-frontières encore ouverts
Samedi, Helsinki a fermé jusqu’au 18 février 2024 quatre points de passage frontaliers du sud-est de la Finlande avec la Russie, quatre autres postes restant ouverts dans le nord du pays. Selon des médias finlandais, le pays pourrait également fermer ces postes cette semaine, clôturant ainsi complètement la frontière.
La Commission européenne a apporté son soutien à la décision d’Helsinki, en dénonçant une «instrumentalisation honteuse» des migrants par Moscou.
Cette décision «va aller évidemment à l’encontre des intérêts nationaux finlandais», a averti, lundi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko. De son côté, le Ministère russe des situations d’urgence a annoncé avoir fermé un point de chauffage temporaire mis en place pour les migrants en Carélie, près d’un poste frontalier encore ouvert avec la Finlande.