Les troubles du sommeil, mal populaire No 1 en Suisse

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SantéUn tiers des Suisses peine à bien dormir

Les troubles du sommeil font des ravages. Mais tant les médecins spécialisés que les consultations sont ardus à obtenir. 

En Suisse, quelque 700’000 personnes sont touchées par des troubles du sommeil (image d’illustration).

En Suisse, quelque 700’000 personnes sont touchées par des troubles du sommeil (image d’illustration).

Getty Images/Cavan Images RF

Selon Albrecht Vorster, chercheur en sommeil à l’Hôpital de l’Île à Berne, «30 pour cent de la population est concernée par un trouble du sommeil nécessitant un traitement. Interviewé par la «SonntagsZeitung» du jour, il indique que, parmi les formes les plus fréquentes de troubles du sommeil, on trouve l’apnée du sommeil – des arrêts respiratoires (entre 15 et 30 par heure) – et l’insomnie. Ce dernier trouble touche une personne sur 10 qui soit ne parvient plus à s’endormir ou à rester endormie et reste ainsi éveillée pendant des heures durant. Ramené à la population suisse, quelque 700’000 personnes sont donc concernées.

8 milliards de coûts économiques

Les coûts économiques qui en découlent s’élèveraient à environ 8 milliards de francs par an. Ce d’autant que notre pays manque de places de thérapie et de spécialistes de l’insomnie. Il n’y aurait par exemple qu’un seul thérapeute à Bâle spécialisé dans l’insomnie et ses traitements. Et les délais d’attente pour une consultation avec un tel spécialiste s’allongent jusqu’à six mois selon la région, faute de lieux spécialisés en nombre suffisant. Il faut en effet plus qu’un examen médical, comme par exemple une thérapie comportementale chez des psychologues spécialisés, pour remédier à ces troubles.

Accès facilité aux centres spécialisés

En raison de la forte demande, la clinique Hirslanden à Zurich, par exemple, a augmenté ses effectifs et a ouvert un deuxième site du centre du sommeil ouvert à Zurich Oerlikon en décembre dernier. Et l’Hôpital de l’Île de Berne a ouvert la première clinique «walk-in» de Suisse, avec pour objectif de simplifier l’accès des patients.

Multiples effets sur la santé

Dormir est l’un des besoins fondamentaux de l’être humain. En être privé à cause d’insomnies et/ou de difficultés d’endormissement entraîne notamment un manque de concentration, ou encore l’augmentation de maladies, mais a également des retombées sur tous les domaines de notre vie. Le psychologue de Ratisbonne Jürgen Zulley, l’un des papes du sommeil en Allemagne, résume ainsi les conséquences de ce mal populaire dans la SonntagsZeitung: «Trop peu de sommeil rend gros, stupide et malade.»

Comme l’explique Philipp Valko, neurologue au Centre de médecine du sommeil et du stress de la clinique Hirslanden à Zurich, les nuits sans repos entraînent «entre autres, les attaques cérébrales et les infarctus du myocarde, des conséquences métaboliques comme l’obésité ou le diabète, des déficits immunitaires ainsi qu’un risque accru de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson.»

(ewe)

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