ProcèsBraquage record d’un fourgon près de Nyon: six hommes jugés à Lyon
Les malfrats étaient repartis en 2017 avec un butin de plus 40 millions de francs. Le procès doit s’ouvrir lundi.
Le procès de six hommes interpellés en 2017 après le braquage d’un fourgon à Eysins (VD), représentant un butin record de 40 millions de francs, doit s’ouvrir lundi devant la Cour d’assises à Lyon. Prévu initialement en novembre 2021, ce procès avait été renvoyé, un des prévenus ayant contracté le Covid et la Cour d’assises du Rhône estimant «nécessaire de juger les six accusés ensemble».
Ces derniers, originaires de la région lyonnaise, avaient été interpellés dans une villa, près d’Annecy, quelques heures après l’attaque nocturne d’un fourgon de transport de fonds, entre Genève et Lausanne, le 24 mai 2017. Les six hommes avaient été arrêtés en possession du butin, constitué de billets de banque de différentes devises entassés dans des sacs, de quatre lingots d’or, ainsi que plusieurs milliers de pierres précieuses, pour une valeur totale évaluée à plus de 40 millions de francs.
Fusils d’assaut
Âgés de 33 à 51 ans, la plupart des accusés sont déjà connus de la justice. Ils sont jugés notamment pour «vol en bande organisée avec arme» et «enlèvement et séquestration» des deux convoyeurs de fonds, pour cette attaque menée avec des fusils d’assaut.
Deux d’entre eux ont été précédemment condamnés à Genève, en 2013, à des peines de cinq et sept ans d’emprisonnement pour «brigandage». Un troisième a déjà été condamné pour des faits similaires en France. Cette affaire s’inscrit dans une série de spectaculaires attaques de convoyeurs de transport de fonds imputées au banditisme lyonnais, perpétrées en Suisse.
Au cours des sept dernières années, au moins huit braquages ou tentatives ont été commis dans différents cantons suisses. Souvent, les malfaiteurs ont bénéficié de renseignements sur le parcours et les systèmes de sécurité des fourgons circulant la nuit, ouvrant un débat en Suisse sur les mesures de sécurité à mettre en œuvre.
Brigade antigang
Ces interpellations en flagrant délit avaient représenté une belle réussite pour la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la police judiciaire de Lyon, qui avait pu repérer l’équipe de malfaiteurs peu de temps après le braquage.
Des recoupements avaient permis de détecter la présence des suspects en France, quelques heures après l’attaque du fourgon de la société Loomis, dans le canton de Vaud. Grâce à plusieurs mois de surveillance, la brigade antigang avait en effet identifié plusieurs boxes, et surtout une villa pouvant servir de base de repli, à Chavanod, près d’Annecy.
Outre le butin, plusieurs armes avaient été retrouvées sur place, dont cinq fusils d’assaut et différents accessoires utilisés pour le braquage. Des empreintes ADN de plusieurs suspects avaient été relevées sur les objets saisis.
Le procès est prévu sur dix jours.