TennisQui joue les garde-fous pour éviter une «Djokovic» des Suisses?
Novak Djokovic vit actuellement une situation rocambolesque. Tantôt autorisé, tantôt interdit de jouer l’Open d’Australie, il montre l’importance de remplir les bons documents.
- par
- Rebecca Garcia
C’est la saga de ce début d’année. Ce qu’a vécu le tennisman Novak Djokovic à Melbourne ces derniers jours interroge. Comment un joueur d’un tel calibre n’a-t-il pas des arguments béton au moment de demander une exemption? Le Serbe aux 20 titres de Grand Chelem a vu son visa annulé par les autorités australiennes. Plus tôt, il annonçait sur Instagram avoir obtenu une exemption médicale lui permettant de participer à l’Open d’Australie. «Il semble très étrange qu’une personne qui ne dispose apparemment pas de documents suffisants puisse même prendre l’avion», commente Swiss Tennis.
L’affaire est loin d’être terminée, puisque des juges doivent encore se prononcer sur le cas lundi. Elle met toutefois en exergue les difficultés administratives que peuvent rencontrer les athlètes. Les joueurs de tennis sont en charge de leurs propres papiers et demandes de visas, sauf dans de rares exceptions.
Swiss Olympic affirme que ses convocations aux Jeux olympiques font office de visas. L’entité veille cette année à ce que le «Playbook de Pékin» soit respecté par sa délégation. Le document de 84 pages contient toutes les informations nécessaires en matière de visas, de quarantaines ou encore de tests à réaliser. Il a été transmis à toutes les personnes présentes aux JO, et aucune exception n’est prévue.
Pour le reste des compétitions, «il est de la responsabilité de chaque fédération/athlète de s’informer des règles en vigueur dans le pays concerné», précise Fabio Gramegna, porte-parole de Swiss Olympic.
Le tennis étant un sport largement individuel, ce sont souvent à eux de réaliser toutes les démarches nécessaires pour intégrer une compétition. «Swiss Tennis ne le fait que pour les délégations officielles, par exemple pour les championnats d’Europe juniors», confirme une porte-parole de la fédération. Une personne se charge d’obtenir les visas pour les participants.
Sinon, ce sont bien les joueurs qui sont tenus pour responsables. «Quand on s’inscrit à un tournoi, il y a son descriptif, les aéroports les plus proches mais aussi les règles d’entrée dans le pays. Depuis plus d’une année, on y trouve aussi les directives en matière de Covid», précise Damien Wenger, le Neuvevillois qui se déplace beaucoup à l’étranger.
Il estime que la procédure est généralement claire. «J’ai déjà dû me rendre à l’ambassade d’un pays où je me trouvais, mais il n’y a généralement aucun problème.» Le tout est de s’y prendre suffisamment à l’avance pour pouvoir fournir les documents manquants. Les joueurs se font également aider par des proches ou des habitués de l’administratif.
Swiss Tennis a failli avoir une mauvaise surprise. «Pour un voyage en Biélorussie dans le cadre de la Fed Cup, tout le monde a dû fournir une déclaration séparée individuelle de la caisse maladie de chacun, ce que nous avons appris assez tard. Mais c’était lors de la visite à l’ambassade biélorusse à Berne pour demander les visas et non pas à l’arrivée à Minsk», raconte la porte-parole.
Damien Wenger se dit conscient que les Suisses ont des facilités à voyager. Il sait que les Russes, par exemple, sont souvent tributaires des visas. Sans connaître les détails du cas Djokovic, il note que l’important est que les athlètes soient sur un pied d’égalité. «Tous les joueurs doivent être au même niveau.» Une phrase qui semble faire consensus mais qui amène à des interprétations différentes.