NeuchâtelLa victime d’un viol pardonne, mais pas la justice
Les risques de récidive étant importants, le tribunal a condamné lourdement un conjoint violent, à La Chaux-de-Fonds.
- par
- Vincent Donzé
Pardonné par la victime qui ne considère pas avoir été violée, un conjoint a pourtant été reconnu coupable de violences conjugales par le Tribunal des Montagnes et du Val-de-Ruz, comme l’a rapporté le média «ArcInfo». Verdict: 44 mois de prison et cinq ans d’expulsion du territoire suisse. Moralité, la justice ne pardonne pas, au contraire d’une femme amoureuse.
Pour rendre son verdict, le tribunal a tenu compte des risques de récidive jugés importants. Il considère que les femmes maltraitées ne sont «peut-être pas aussi libres qu’elles veulent bien le croire» et qu’elles sont «plongées dans des habitudes de couple inégalitaires», selon les propos rapportés par nos confrères.
Au sein d’un couple qui a vécu d’amour et de haine pendant six ans, le sexe était un ciment. Mais à La Chaux-de-Fonds, le tribunal a jugé le prévenu coupable de tentatives de contrainte et de menaces aggravées sur sa compagne. Mais aussi et surtout d’un viol commis dans l’après-midi du 31 juillet 2020.
Coups et pleurs
En pleine dispute, dans un contexte jugé «peu favorable à des rapports consentis», comme le rapporte «ArcInfo», le juge a retenu des coups et des pleurs en excluant des jeux sexuels sur le chemin d’une réconciliation. Le prévenu a admis avoir tiré les cheveux de sa compagne et tenté de la contraindre à une fellation et à une pénétration anale.
Selon nos confrères, le prévenu était animé par des récriminations et de la jalousie. Sitôt après le prononcé du jugement, il a été placé en détention provisoire.