DiscriminationLa police de Toronto s’excuse auprès de la communauté noire
Une étude menée depuis 2020 a montré que les citoyens noirs de Toronto, 8,8% des 6 millions d’habitants de la ville, sont victimes d’un usage excessif de la force.
![Une fresque murale en l’honneur de George Floyd, assassiné par la police américaine en mai 2020, dans un quartier de Toronto. Une fresque murale en l’honneur de George Floyd, assassiné par la police américaine en mai 2020, dans un quartier de Toronto.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/9554753d-7366-4426-96f4-1c419e84cf95.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1366&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=a4020358e3441dacada350b7b6d805f3)
Une fresque murale en l’honneur de George Floyd, assassiné par la police américaine en mai 2020, dans un quartier de Toronto.
AFPLe chef de la police de Toronto a présenté mercredi ses excuses aux personnes noires et autochtones de la métropole canadienne, victimes d’un usage excessif de la force d’après une étude réalisée ces dernières années.
Les données «confirment ce que, pendant de nombreuses décennies, les communautés noire et autochtone nous ont dit, à savoir qu’elles sont contrôlées de manière disproportionnée», a déclaré James Ramer, le chef de la police de Toronto. «Pour cela, en tant que chef de la police et au nom du service, je suis navré et je m’excuse sans réserve», a-t-il ajouté. Évoquant un «racisme systémique», il a reconnu que les confrontations avec les autorités pouvaient avoir «un profond impact» sur la vie des personnes et diminuer leur confiance envers la police.
20 fois plus de risques d’être abattues par la police
Les policiers de la province de l’Ontario ont récolté en 2020 des données ethniques concernant les personnes sur lesquelles ils ont fait usage de la force physique ou d’une arme. Cette décision a été prise après qu’une commission sur les droits humains a montré que les personnes noires, qui représentent 8,8% des six millions d’habitants de Toronto, ont approximativement vingt fois plus de chances d’être abattues par des policiers de la ville que les personnes blanches.
L’année 2020 est celle où George Floyd a été tué par un policier de Minneapolis dans l’État américain du Minnesota, provoquant une vague de colère et de manifestations à travers le continent. «Nous ferons tout notre possible pour réparer ces dégâts», a assuré James Ramer. Mais pendant la conférence, la militante Beverly Bain du collectif «No Pride in Policing» a balayé ses excuses.
«Nous n’acceptons pas vos excuses», a-t-elle déclaré, tout en renouvelant sa demande de ne plus subventionner la police. «Nous vous avons demandé d’arrêter de faire preuve de brutalité, d’arrêter de nous tuer, d’arrêter de nous ficher, d’arrêter de continuellement nous stopper et de harceler nos enfants, nos garçons noirs et nos filles noires», a-t-elle rappelé. «Ce que nous avons eu à la place, c’est une police plus nombreuse encore.»