Système d’acomptesPayer ses primes comme ses impôts: l’idée a séduit une majorité d’élus
Tous les partis sauf l’UDC ont voté pour que soit explorée une piste pour un nouveau système de calcul des primes.
- par
- Yannick Weber
Le système actuel pour fixer les primes maladie ne convient plus. C’est en tout cas l’avis d’une majorité des élus du Conseil national, qui a accepté mercredi par 128 voix contre 50 une proposition de Michel Matter (Vert’lib/GE). Le Conseil fédéral va devoir rendre un rapport pour analyser si et comment il serait possible de fixer les primes comme on paie nos impôts: par des acomptes suivis de rétrocessions ou de factures complémentaires, une fois le coût final connu (lire encadré).
«Les critiques sont de plus en plus vigoureuses à l’égard du système de fixation des primes, c’est un problème pour les cantons, c’est un problème pour les assurés, c’est un problème dans le débat public», a dit Alain Berset, qui plaidait lui aussi pour que ce travail soit fait. «Il est temps de penser à un autre mode de calcul des primes et de se baser sur ce qui a fait ses preuves dans le calcul de l’impôt ou de la prévoyance», a exhorté Michel Matter.
Seule l’UDC s’est opposée à la proposition. Thomas de Courten (UDC/BL) a estimé que la comparaison avec les impôts ne tenait pas. Car si à la fin de l’année l’État a dépensé plus que ce qu’ont payé les contribuables, il ne leur demande pas de combler la différence collectivement. C’est là son problème: dans le système proposé par Michel Matter, on demande collectivement aux payeurs de primes de faire le «tampon» entre les estimations et les coûts réels. «D’autant plus que l’expérience montre que les assurés concernés devraient s’attendre à un paiement supplémentaire important, plutôt qu’un maigre remboursement, comme le laisse entrevoir l’auteur du postulat», dit-il.
Comment ça marche?
Aujourd’hui, les primes sont fixées sur la base d’estimations sur l’évolution des coûts de la santé. Si, à la fin de l’année, les primes payées ont été supérieures aux coûts totaux, le surplus peut partir dans les réserves des caisses. Si c’est l’inverse, les réserves sont là pour absorber le surplus. «La crise sanitaire a montré de façon flagrante la déficience de ce mode de calcul», dit Michel Matter. En 2019, on a fixé les primes sans avoir la moindre idée de la crise sanitaire qui se profilait. Sa proposition: payer des acomptes puis, à la fin de l’année, si les assurés ont trop payé par rapport aux coûts totaux, ils se font rembourser le surplus. À l’inverse, si les coûts ont été supérieurs, ils devraient rajouter la différence.
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