Trafic ferroviaireBerne se dit favorable à un train direct Bâle-Londres, mais le défi est gros
En réponse à un postulat en vue d’une liaison avec la capitale britannique, le Conseil fédéral apprécierait que les CFF présentent des approches réalisables. Mais il rejette le texte.
- par
- Christine Talos
Pourrons-nous un jour aller en train directement au cœur de Londres au départ de Bâle? Le projet n’est pas encore sur les rails, si l’on en croit la réponse du Conseil fédéral à un postulat du conseiller national Matthias Aebischer (PS/BE). Celui-ci demandait que Berne examine, avec la France et le Royaume-Uni, comment mettre en place une liaison ferroviaire directe quotidienne entre les deux villes.
Dans sa réponse, Albert Rösti explique en gros «qu’il aimerait bien, mais qu’il ne peut point». En effet, le Conseil fédéral se dit favorable à l’idée, «mais ne voit pas de possibilité de créer une telle liaison en négociant avec les autorités françaises ou britanniques. Il ne peut pas non plus influencer, par des négociations ou un soutien financier, la décision d’une entreprise étrangère de mettre en place une liaison grandes lignes internationale autofinancée», explique-t-il.
Potentiel mais gros défi
Le gouvernement rappelle qu’une étude est en cours pour déterminer si des liaisons directes entre la Suisse et Londres sont réalisables. Elle devrait être terminée en 2024, confie-t-il. Et de souligner que «les premières conclusions des CFF mettent en évidence un potentiel pour une telle liaison».
Mais cette liaison implique de grands défis, prévient-il. En raison des dispositions régissant l’entrée en Grande-Bretagne, il faudrait prendre des dispositions coûteuses pour les gares de départ en Suisse (par ex. construction d’installations de terminaux). De même, il faudrait utiliser des trains spéciaux homologués contre les incendies pour l’Eurotunnel.
«Approches réalisables» attendues
Berne ne ferme toutefois pas la porte. Il indique «qu’il apprécierait que les CFF présentent des approches réalisables en vue de meilleures liaisons entre la Suisse et Londres». Si un autre prestataire devait satisfaire aux exigences et demander une autorisation en ce sens, il examinerait la demande. Une réponse qui satisfait l’auteur du postulat.
«Je suis heureux que le Conseil fédéral prenne l’idée au sérieux et exige des solutions rapides des CFF», a ainsi indiqué Matthias Aebischer. Il regrette toutefois que Berne ne s’engage pas auprès des compagnies ferroviaires étrangères via une garantie de déficit par exemple, un geste qui les motiverait, selon lui, à mettre en place une telle liaison.