SuisseVers une aide uniforme de tous les médias quelle que soit leur forme
La Commission fédérale des médias (COFEM) propose d’accorder une aide à tous les médias privés quelle que soit leur catégorie.
Il faut aider la presse en Suisse. Après le rejet par le peuple le 13 février dernier d’un «train de mesures en faveur des médias», la Commission fédérale des médias (COFEM) estime qu’un soutien reste indispensable. Mais elle propose de changer complètement de système. Exit les tarifs postaux actuellement préférentiels pour la distribution des journaux le matin ou la quote-part de la redevance pour les radios et télés. Elle veut passer à un système «technologiquement neutre», indique-t-elle dans un rapport publié mardi.
En clair, elle veut soutenir tous les médias privés de manière uniforme, indépendamment de leur catégorie ou canal de distribution. Ainsi tous les contenus, qu’ils soient imprimés, diffusés en streaming ou distribués sous forme de texte, de vidéo ou d’audio seraient logés à la même enseigne.
Monde numérique
«Cette approche tient compte des nouvelles réalités de production, de distribution et d’utilisation du monde numérique», estiment les experts. Ceux-ci laisseraient aussi aux entreprises de médias le soin de décider quel mode de distribution a le plus de chances d’atteindre la population. Cette solution rendrait tous les médias privés éligibles à l’aide, pour autant qu’ils s’adressent au grand public et s’engagent volontairement à respecter l’autorégulation de la branche, soulignent-ils.
Pour la COFEM, «un financement suffisant du journalisme ne peut plus être assuré que partiellement par le marché en Suisse, en raison de la numérisation. Son rapport souligne la diminution de la diversité des médias ces 25 dernières années. Or, «dans un pays fédéral et plurilingue, la démocratie directe ne peut pas fonctionner sans les médias journalistiques», estime-t-elle.
«Nous sommes convaincus qu’en Suisse, compte tenu de la situation économique difficile, en particulier pour les médias régionaux et locaux, il est nécessaire de soutenir par des fonds publics non seulement la SSR, mais également les fournisseurs de contenu journalistique privés», selon la présidente de la Commission Anna Jobin. «Un tel changement nécessite des adaptations du droit. De plus, des mesures transitoires sont nécessaires pour les médias qui bénéficient déjà d’une aide», reconnaît-elle. Le montant des subventions doit également faire l’objet de négociations politiques.