Jura – Le canton accompagnera les éleveurs dans leur cohabitation avec le loup

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JuraLe canton accompagnera les éleveurs dans leur cohabitation avec le loup

Le Gouvernement jurassien a constitué un groupe de travail chargé d’évaluer et de proposer des mesures permettant de réduire les risques d’attaques sur le bétail par le loup, en vue d’une cohabitation durable avec le prédateur.

Le mâle M207, inconnu jusqu’alors au bataillon, a été pris en photo par un piège photographique au-dessus du Vallon de Soulce, en novembre dernier.

Le mâle M207, inconnu jusqu’alors au bataillon, a été pris en photo par un piège photographique au-dessus du Vallon de Soulce, en novembre dernier.

Fondation KORA

Dans le contexte de recolonisation de la région par le loup, un groupe de travail a été mandaté par le Gouvernement jurassien afin d’évaluer les mesures requises pour l’accompagnement des éleveurs de moutons et de chèvres.

À court terme, il s’agit de soutenir la protection des troupeaux qui ne bénéficient pas de la présence de chiens de protection. Un renforcement des barrières entourant les pâturages les plus exposés est ainsi requis, l’Etat entendant soutenir les exploitations concernées en cofinançant les frais de matériel.

«À la suite des analyses menées cet hiver, différentes actions s’imposent à court terme pour réduire le risque d’attaque. Si l’ensemble des pâturages du canton ne pourra pas être protégé par des barrières ou des chiens de protection, des mesures jugées raisonnables peuvent toutefois être réalisées dans différents pâturages particulièrement exposés», explique le Canton dans un communiqué.

Financement du matériel assuré par l’Etat… Et le WWF

Des mesures de protection prioritaires sont ainsi recommandées pour une centaine de parcelles situées dans des exploitations ovines et caprines jugées à risque ou ayant déjà subi des attaques du loup.

Ces pâturages sont principalement localisés dans les côtes du Doubs, le Vallon de Soulce et le Val Terbi. Les clôtures conventionnelles n’étant pas assez dissuasives dans ces pâturages, la présence de clôtures à 5 fils ou de filets de pâturage de 105 cm de hauteur, tous deux électrifiés est donc nécessaire.

Pour faire face aux tentatives d’intrusion du loup dans les pâturages déjà dotés de treillis métalliques, l’ajout d’un ruban électrifié dans leur tiers inférieur ainsi qu’à leur sommet est proposé. Les détails et modalités liés à la mise en œuvre de ces mesures seront prochainement communiqués aux éleveurs par la Fondation Rurale Interjurassienne.

Le financement du matériel nécessaire au renforcement de la protection de ces troupeaux sera assuré par les autorités cantonales avec le soutien financier de la Confédération et d’autres partenaires dont le WWF. Une aide en main-d’œuvre pour les travaux d’installation est également en cours de prospection. Le système d’information et d’alerte en cas d’attaques ou de présence d’un loup, déjà utilisé, sera encore amélioré, notamment en ce qui concerne l’information des événements se déroulant dans les zones limitrophes de France et des cantons voisins.

Aucune attaque constatée cet hiver

Depuis l’automne dernier, le loup a commis une série d’attaques ayant conduit à la perte de 13 moutons et 3 chèvres dans 4 exploitations distinctes situées à Soubey et dans les côtes du Doubs. En novembre 2021, un loup a été pris en photo au-dessus du Vallon de Soulce.

En plus d’avoir confirmé la présence de l’espèce, les échantillons de matériel biologique récoltés par les gardes-faune ont permis d’identifier l’individu M207, jusqu’ici inconnu en Suisse. Les analyses du Laboratoire de biologie de la conservation de l'Université de Lausanne ont également pu démontrer qu’aucun lien de parenté n’existe entre ce mâle et l’une des deux meutes du Jura vaudois.

En ce début d’année, la neige a révélé des traces confirmant la présence régulière du loup dans les côtes du Doubs, mais aucune attaque sur des animaux de rente n’a été constatée.

(comm/mfr)

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