Jura bernois: il lui cogne la tête et lèche son sang

Pour lui éviter de dormir dans la rue au cœur de l’été, l’amie d’un toxicomane l’a hébergé chez elle, l’an dernier à Tavannes. Mal lui en prit: après deux jours avec son hôte, elle a senti monter l’angoisse et la peur. À juste titre: le 24 juillet 2021, son ami lui a cogné la tête par terre jusqu’à lui infliger des fractures, comme l’a rapporté «Le Journal du Jura». Le cogneur l’a maintenue au sol afin de lécher le sang qui coulait de son visage.

Le Ministère public a raconté en détail comment l’agresseur l’a d’abord mise à terre et maintenue avec son genou dans le dos, en lui serrant le cou et en assénant des coups de poing. Il a saisi sa tête pour la frapper plusieurs fois contre le sol, face en avant, avant de lécher le sang sur son visage. «On se croirait en plein film d’horreur», a déclaré le procureur.

Selon un expert cité par le «JdJ», la prise de drogues dès l’adolescence a causé des dégâts irrémédiables au cerveau de l’agresseur: «Il souffre de troubles mentaux, de la personnalité et du comportement, ainsi que d’importants troubles de la mémoire», a-t-il déclaré.

Les accès de violence du condamné étaient principalement dirigés contre les figures de l’autorité: fonctionnaires, policiers ou infirmiers, mais aussi envers ses proches. C’était le cas à Tavannes avec l’amie qui était son amoureuse par le passé.

Quelques jours plus tôt, il avait attaqué des policiers à la barre de fer, alors qu’il se trouvait dans une cellule du Pôle santé mentale, à Bellelay. Le toxicomane est aussi sanctionné pour avoir mis le feu à du papier à la prison régionale de Bienne, pour des injures adressées à un contrôleur après avoir refusé de porter un masque dans un train et pour de la consommation de cannabis.

Condamné principalement pour tentative de lésions corporelles graves, menaces, contrainte, injures et voies de fait, le cogneur a écopé de 11,5 mois de prison presque entièrement purgés en détention préventive et en mesure anticipée. Cette peine a été commuée en mesure thérapeutique institutionnelle par le Tribunal régional Jura bernois-Seeland, histoire de traiter ses addictions pendant un maximum légal de trois ans.