Islam – Des imams formés en France pour maîtriser les textes et le contexte

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IslamDes imams formés en France pour maîtriser les textes et le contexte

Une école pour imams vient d’ouvrir à Strasbourg. Selon son directeur, il est important d’avoir une formation en France et en français, afin qu’ils soient bien formés à la réalité du pays.

Selon le directeur de l’École nationale des cadres religieux et aumôniers militaires, Abdelhaq Nabaoui, «un imam doit aussi connaître la réalité française», à l’image de l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi (photo), qui a rappelé , en octobre dernier, l’importance de rendre hommage à Samuel Paty, l’enseignant tué par un terroriste en 2020.

Selon le directeur de l’École nationale des cadres religieux et aumôniers militaires, Abdelhaq Nabaoui, «un imam doit aussi connaître la réalité française», à l’image de l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi (photo), qui a rappelé , en octobre dernier, l’importance de rendre hommage à Samuel Paty, l’enseignant tué par un terroriste en 2020.

AFP

La France manque d’imams et les mosquées font souvent appel à des cadres religieux étrangers ou mal formés: pour remédier à ce problème et prévenir les dérives, une école vient de voir le jour à Strasbourg, afin de former des imams maîtrisant «les textes et le contexte» de la République.

«On a 15 étudiants, c’est la première promotion, on avait prévu d’en avoir une vingtaine, mais avec le Covid… Pour l’année prochaine, on envisage d’en avoir 40», explique Abdelhaq Nabaoui, le directeur de l’École nationale des cadres religieux et aumôniers militaires (Encram). Il espère un développement exponentiel, jusqu’à «400 ou 500 étudiants dans cinq ans, pour couvrir toute l’Europe, tous les pays francophones».

«Soit vous avez des imams formés à l’étranger, qui ne connaissent pas la réalité française. Soit vous avez des gens français, mais autoproclamés: ils ne sont pas formés religieusement.»

Abdelhaq Nabaoui, directeur de l’École nationale des cadres religieux et aumôniers militaires

La formation dure trois ans, sous forme de cours du soir et de séminaires. Les élèves se réunissent trois fois par semaine dans la banlieue de Strasbourg, ou en visioconférence, par exemple pour cette élève de La Réunion, île française de l’océan Indien, l’une des trois femmes suivant la formation.

Formation en français

Abdelhaq Nabaoui, imam et ancien aumônier national des hôpitaux de France, est parti d’un constat simple: «Il y a un manque considérable d’imams en France. Soit vous avez des imams formés à l’étranger, qui ne connaissent pas la réalité française. Soit vous avez des gens français, mais autoproclamés: ils ne sont pas formés religieusement.»

En novembre 2020, après de nouveaux attentats djihadistes – notamment la décapitation d’un enseignant –, le président Emmanuel Macron avait lancé une offensive contre le «séparatisme» et accentué la pression sur les instances dirigeantes de l’islam pour lutter contre l’influence étrangère, la radicalisation et l’islam politique. Des réformes en chantier depuis des années, mais qui n’ont jamais abouti, en grande partie en raison des différends chez les représentants de l’islam de France.

«Un imam doit connaître les textes scripturaires, mais il doit aussi connaître la réalité française, sinon il ne peut pas répondre aux attentes. D’où l’importance d’avoir une vision contextualisée, une formation en France, en français», insiste Abdelhaq Nabaoui, docteur en physique nucléaire.

Collaboration en vue avec l’université

Jusqu’à présent, il n’existait que deux formations possibles en France, dont l’une dépendant de la Grande Mosquée de Paris. Soit quelques dizaines d’étudiants formés chaque année, loin de combler les manques pour un pays où vivent, selon des estimations, près de six millions de personnes de tradition musulmane, soit plus de 9% de la population.

La nouvelle école est ouverte à tout le monde et vise une collaboration avec l’université, pour que celle-ci dispense aux élèves l’enseignement des «matières profanes»: philosophie, psychologie, histoire. À la fin, l’étudiant obtiendra un diplôme universitaire, reconnu, et l’Encram lui délivrera un certificat. Au programme de la formation, qui a reçu une «appréciation favorable» des services locaux de l’État: herméneutique coranique, clés de compréhension, l’islam des lumières, droit musulman ou finance islamique.

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(AFP)

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