Qatar 2022Le chauffard en fuite suspecté d’avoir fauché un ado est en prison
L’homme est accusé d’avoir percuté mortellement le jeune Aymen, 14 ans, mi-décembre à Montpellier, lors des célébrations de la demi-finale France-Maroc.
L’homme suspecté d’avoir percuté mortellement un adolescent à Montpellier mi-décembre lors des célébrations de la demi-finale du Mondial entre la France et le Maroc a été mis en examen et écroué mardi, a annoncé dans un communiqué le procureur de Montpellier. Interpellé vers 06 h 00 du matin près de Perpignan, cet homme de 20 ans a été «mis en examen des chefs de violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner» et placé en détention provisoire, a précisé le procureur de Montpellier, Fabrice Bélargent.
Le chauffard avait pris la fuite dans la nuit du 15 décembre après avoir percuté en voiture Aymen, âgé de 14 ans, dans des circonstances qui restent encore à éclaircir, dans le quartier défavorisé de la Paillade, dans le nord-ouest de Montpellier. Selon les premiers éléments fournis par le parquet au lendemain de l’accident, le conducteur serait sorti «violemment» de sa file de véhicules à la suite de la prise d’un drapeau français qui était tenu à la fenêtre de sa voiture, lors des célébrations après la victoire de la France contre le Maroc en demi-finale. C’est à ce moment-là qu’il aurait heurté l’adolescent, qui est mort peu après sa prise en charge médicale.
Le jeune homme écroué a été mis en examen pour un deuxième chef de «violences volontaires avec arme ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours», a aussi indiqué le procureur, qui n’a pas précisé combien de personnes ont été blessées par son véhicule le soir du match. Selon M. Bélargent, le mis en examen «n’a fait aucune déclaration dans le cadre de son interrogatoire de première comparution». Il a déjà fait l’objet de poursuites en 2021 pour des faits de défaut de permis de conduire et défaut d’assurance.
Soulagement de la famille de la victime
Pour la famille, «c’est un grand soulagement parce que nous savons maintenant qu’il est arrêté et que justice sera faite, qu’il sera puni, qu’il écopera, je l’espère, d’une peine à la hauteur de ce qu’il a commis», a réagi Saïd, le frère d’Aymen, décédé à 14 ans. «Je place toute ma confiance dans mon avocat et dans la justice. Il n’est pas question de vengeance, simplement que justice soit faite, même si ce n’est pas en l’arrêtant que ça va nous ramener notre petit», a ajouté Saïd, qui gère le snack à proximité duquel son frère a été tué. Son avocat, Me Marc Gallix, va se constituer partie civile au nom de la famille dès mardi, afin notamment d’avoir accès au dossier, a-t-il indiqué.
Marche blanche
Ce décès avait suscité une grande émotion localement. De brèves échauffourées avaient également éclaté au lendemain du drame dans deux quartiers défavorisés de Montpellier. Le préfet avait alors appelé au «calme» et à l’«apaisement» et dénoncé au passage les «contre-vérités et fausses informations (qui) circulent sur les réseaux sociaux, contribuant à exciter les esprits». La famille de l’adolescent en avait fait de même, exprimant sa «confiance dans les institutions de la République, police, justice».
Mardi dernier, un millier de personnes avaient défilé à Montpellier, roses blanches à la main, pour rendre un dernier hommage à l’adolescent.