Brésil: Bolsonaro félicite les «guerriers» après un raid policier sanglant

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BrésilBolsonaro félicite les «guerriers» après un raid policier sanglant

Le président brésilien a félicité les agents qui ont mené une opération policière dans une favela du nord de Rio de Janeiro, dont le bilan s’est alourdi à 24 morts mercredi.

«Bravo aux guerriers qui ont neutralisé au moins 20 marginaux liés au trafic de drogue après avoir été attaqués durant une opération contre les chefs d’une faction criminelle», a tweeté Jair Bolsonaro, chef de l’État brésilien tard mardi soir, félicitant les forces de l’ordre ayant mené une opération policière dans une favela du nord de Rio de Janeiro. Le président d’extrême droite a déploré la mort d’une «innocente», une habitante de 41 ans tuée par une balle perdue chez elle, dans la favela. Mais il s’est également dit indigné de «l’inversion de valeurs d’une partie des médias», qui «exempte les malfrats de toute responsabilité».

La police militaire, qui mène fréquemment ce genre d’opérations matinales dans les favelas de Rio contre les narcotrafiquants, assure avoir été accueillie par des tirs alors qu’elle tentait de «capturer des criminels cachés» à Vila Cruzeiro. Selon le secrétariat à la Santé de l’État de Rio, deux personnes blessées lors de l’opération sont décédées dans la nuit de mardi à mercredi à l’hôpital Getulio Vargas. Quatre patients restent hospitalisés, dont un en état grave.

Qualifiée de «massacre» par plusieurs associations de défense des Droits de l’Homme, l’opération de mardi à Vila Cruzeiro, qui a duré 12 heures, forçant les écoles et autres services publics à fermer leurs portes, s’est soldée par le deuxième pire bilan de l’histoire de Rio, le bilan s’étant alourdi à 24 morts mercredi. Elle a eu lieu un peu plus d’un an après un raid qui avait fait 28 morts, dont un policier, dans la favela de Jacarezinho. De nombreux agents avaient été accusés d’exécutions sommaires, mais seuls quatre d’entre eux ont fait l’objet de poursuites judiciaires et 10 des 13 dossiers ont été classés sans suite.

Le Parquet fédéral a annoncé mardi soir l’ouverture d’une enquête sur «d’éventuelles violations» des droits de l’Homme perpétrées par des agents à Vila Cruzeiro. «La situation est extrêmement grave. Les autorités se doivent d’agir immédiatement pour suspendre ces opérations policières et éviter que d’autres personnes soient victimes de cette barbarie», peut-on lire dans un communiqué conjoint signé par une vingtaine d’associations, dont Amnesty International.

(AFP)

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