JuraUn guet-apens pour une rivalité amoureuse
Deux mois après une libération conditionnelle, un récidiviste armé d’un couteau tend un piège à un rival.
- par
- Vincent Donzé
Le prévenu voulait passer Noël en liberté avant d’entamer une formation professionnelle après les Fêtes. «Tout cela, c’est du vent!» a commenté la procureure jurassienne Laurie Roth, citée par «Le Quotidien Jurassien». Et la procureure de préciser n’avoir jamais vu en dix ans d’activité «un justiciable obtenir autant de nouvelles chances». Et de ne pas les saisir…
Deux mois après une libération conditionnelle, le prévenu s’est fait l’auteur principal d’un guet-apens pour une rivalité amoureuse, l’an dernier à Porrentruy. Selon l’accusation, sa compagne triangulait entre lui et un précédent amoureux finalement éconduit. C’est elle qui a tendu un piège en demandant à son prétendant d’alors de passer chez elle.
Pour impressionner
Les versions divergent: le prévenu et son frère ont-ils sauté sur le rival éconduit, lequel s’est coupé en empoignant un couteau par la lame pour se défendre, avant d’appeler la police? Couteau il y avait, selon les trois juges, mais davantage pour impressionner que pour blesser gravement. L’attaque s’est soldée par un nez cassé et un traumatisme crânien.
Le prévenu n’est pas un enfant de chœur: il a frappé sa compagne quand elle était enceinte et il a blessé la grand-mère qui tenait son bébé, lequel est tombé. C’est pourtant cette compagne qui a participé à l’organisation d’un traquenard au détriment de son prétendant devenu injurieux.
Noël en prison
Le prévenu écope de 15 mois de prison ferme. Après 400 jours de détention préventive, il passera Noël en prison, mais sa libération interviendra prochainement. Sa compagne écope de 150 jours-amendes avec sursis pendant trois ans.
Les deux condamnés paieront solidairement les frais de justice et 1500 francs de tort moral à l’ancien soupirant pris au piège. Le Ministère public fera appel, lui qui réclamait 40 mois de prison ferme contre l’auteur principal du guet-apens.