FootballUli Forte: «Ce n’est pas le moment de rêver»
Alors qu’Yverdon Sport se verrait bien poursuivre son chemin jusqu’en finale de la Coupe, son coach refuse de s’égarer. Seul compte la réalité représentée par la réception ce mardi du voisin Lausanne-Sport.
- par
- Nicolas Jacquier
En ce début d’année, Uli Forte (47 ans) sait que l’on parle en bien d’Yverdon. Que Lausanne, l’adversaire du soir à l’enseigne d’un savoureux derby vaudois en quarts de finale de la Coupe de Suisse, traverse à l’inverse une mauvaise passe prolongée en championnat. Et que, par conséquent, l’opinion publique attend un nouvel exploit du néo-promu, après celui réalisé contre le FC Zurich au tour précédent.
Tout cela, le coach du stade municipal ne le sait que trop bien. Aussi s’en méfie-t-il terriblement. «En Coupe de Suisse, rappelle-t-il, il n’y a aucune vérité. C’est une compétition à part, obéissant à d’autres règles qui ne sont pas celles qui prévalent en championnat.»
Histoire d’évacuer peut-être la pression aussi, Forte fait même des visiteurs l’unique favori. «Pour moi, estime-t-il, c’est évident: ne serait-ce par le fait que c’est une formation de Super League, Lausanne est clairement favori. Même si cela ne veut parfois rien dire.»
Un adversaire sous la loupe
Dans le Nord-vaudois, où rien n’a été laissé au hasard, on a préparé le rendez-vous avec minutie, même si le coach d’YS a quelque peu dû revoir ses plans la semaine dernière. «On avait préparé quelque chose en fonction du match que Lausanne avait livré contre Saint-Gall (ndlr: défaite 5-1). Tout cela, on a pu le jeter à la poubelle avec le changement de coach. Le match contre Servette m’a permis d’en savoir déjà un peu plus sur les options du nouvel entraîneur.»
Afin d’affiner son jugement, le technicien zurichois a demandé à son staff de dépoussiérer le passé sportif du successeur d’Ilija Borenovic à la Tuilière. «Il m’importait de savoir comment jouaient les équipes de M. Casanova partout où il est passé. En quelques jours, les gars ont fait un boulot formidable.»
Un rituel bien établi
Pour ces retrouvailles avec Lausanne, attendues depuis plus de 10 ans (remontant à février 2011, le match s’était soldé par un 0-0 en Challenge League), Uli Forte n’a pas souhaité bousculer les habitudes. Après un réveil musculaire, joueurs et membres du staff ont mangé ensemble au stade sur le coup de midi. Puis chacun s’en retournera dans ses pénates avant de se retrouver à 16h pour une collation et la théorie. «Cela ne valait pas la peine de changer grand-chose. On a déjà notre petit rituel bien établi.»
Après avoir signé l’exploit en huitièmes de finale en sortant le FC Zurich, Yverdon espère bien sûr récidiver. «On veut passer. En Coupe, c’est le seul objectif.» Pas question pour autant d’inverser l’ordre des priorités. Vainqueur d’un trophée qu’il a soulevé aussi bien avec Grasshopper qu’avec Zurich, Uli Forte n’aime pas se projeter au-delà du rendez-vous du jour. «Bien sûr qu’on aimerait tous aller en finale, qui ne le voudrait pas? Mais avant d’affronter Lausanne, ce n’est pas le moment de rêver. Seul compte la réalité.»
Et pour Yverdon, la réalité s’appelle Lausanne, un voisin «du haut» mal en points, qui compte sur la Coupe pour se relancer en championnat.