Commentaire: Conseil fédéral, le choix de l’équilibre et de la bonne humeur

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CommentaireConseil fédéral, le choix de l’équilibre et de la bonne humeur

Les deux nouveaux venus devraient apporter une nouvelle dynamique au Gouvernement. Tout dépend dorénavant de la répartition des départements.

Eric Felley
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Eric Felley
Le Conseil fédéral renouvelé en ce mercredi 7 décembre 2022. Il sera opérationnel dès le 1er janvier prochain.

Le Conseil fédéral renouvelé en ce mercredi 7 décembre 2022. Il sera opérationnel dès le 1er janvier prochain. 

Chancellerie fédérale

En élisant Albert Rösti et Élisabeth Baume-Schneider, un UDC de l’Oberland et une socialiste jurassienne, l’Assemblée fédérale a conservé les équilibres ancestraux du pays et la représentativité des régions au Conseil fédéral. Avec trois sièges romands et un siège tessinois, les Latins sont certes majoritaires pour un moment, mais cela ne devrait pas entamer la cohésion nationale.

Même l’UDC, qui a tiré à boulets rouges ces dernières années contre un Conseil fédéral trop à gauche, a rappelé son attachement à la concordance. L’hommage rendu à son conseiller fédéral sortant, Ueli Maurer, a placé d’emblée cette journée d’élections sous le signe de cette concordance, qui dure depuis 174 ans. Au moment d’élire les 120e et 121e conseillers fédéraux de son histoire moderne, la Suisse confirme que ses élus passent et que le système demeure.

«Un pour tous, tous pour un»

Dans ces instants de transition, entre les hommages aux sortants et les élections des nouveaux, s’exprime ce qui fait la solidité et la stabilité de la Suisse contre vents et marées de l’Histoire. Avec le Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise de l’énergie, le consensus politique a souffert durant cette législature. Mais le passage de témoin au Conseil fédéral est l’occasion de rappeler les fondamentaux. «Un pour tous, tous pour un», a déclaré d’emblée le nouvel élu UDC, qui a ajouté vouloir «veiller au bien-être de tous nos concitoyens dans notre démocratie directe unique au monde».

44 ans après la création du Jura

Dans son discours, Élisabeth Baume-Schneider a également eu des mots pour la cohésion nationale entre villes et campagnes. C’est un passage obligé dans un pays morcelé comme la Suisse, où la culture d’un Appenzellois des champs est aux antipodes de celle d’un Genevois des rues. Malgré tout, la cohésion fonctionne. L’élection d’une Jurassienne marque aussi un grand moment dans l’Histoire suisse, 44 ans après la création du canton du Jura. C’est une nouvelle preuve de la capacité d’intégration du pays.

En attendant la répartition

Dorénavant, c’est la répartition des départements, qui fait l’objet de différents scénarios potentiellement conflictuels. Qui reprendra les deux départements vacants des Finances et du DETEC? Une première discussion à huis clos du Conseil fédéral doit avoir lieu normalement vendredi. D’après les rumeurs autour du Palais fédéral, Karin Keller-Sutter est intéressée par les Finances, mais Alain Berset le serait aussi. Le Fribourgeois serait intéressé aussi par le DFAE, qu’Ignazio Cassis semble vouloir conserver. Guy Parmelin a fait savoir qu’il veut rester à l’Économie et Viola Amherd aurait manifesté son souhait de rester à la Défense. L’enjeu se porte sur la reprise du DETEC que viserait Albert Rösti. Quant à Élisabeth Baume-Schneider, elle pourrait reprendre le Département de justice et police à la place de Karin Keller-Sutter.

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