RussieLes autorités redoutent l’essor d’un marché noir alimentaire
Qui dit sanctions économiques dit aussi retrait des fournisseurs étrangers et risque de pénurie. Le gouvernement craint la panique généralisée et prend les devants en soutenant des mesures de rationnement.
La Russie s’inquiète de l’apparition d’un réseau de revente de produits alimentaires de base, l’économie souffrant sous l’assaut des sanctions occidentales prises en représailles de l’entrée de l’armée russe en Ukraine.
«Les plus grands réseaux de supermarchés fédéraux et régionaux ont décidé de minimiser le risque d’achat par des revendeurs de produits de base», a indiqué le ministère russe du Commerce et de l’Industrie dans un communiqué samedi. «Dans plusieurs régions (...) ces produits ont été achetés d’un coup en masse, jusqu’à plusieurs tonnes, plus qu’il ne le faut pour une utilisation personnelle, et afin de les revendre», a poursuivi le ministère.
En conséquence, il a dit soutenir des mesures de rationnement adoptées par la grande distribution, sans donner pour l’heure de directives.
Produits essentiels
Les sanctions économiques visant la Russie ont provoqué une chute du rouble et le retrait du marché de nombre de fournisseurs étrangers, ce qui en retour devrait alimenter l’inflation et risque d’alimenter des pénuries et la panique.
«Pour (...) s’assurer que les citoyens aient accès à des produits à des prix abordables, les réseaux de supermarchés ont proposé de pouvoir, si nécessaire, limiter la vente à une seule personne de certaines marchandises», a donc ajouté le ministère. Les commerçants détermineront eux-mêmes les produits dont la vente sera limitée et les modalités de ces restrictions, précise-t-il.
La liste des produits essentiels concerne des marchandises dont les prix peuvent être limités par le gouvernement russe. Elle compte une vingtaine d’aliments de base: viande, poisson, lait, farine, sucre, huile, céréales, beurre, riz, pain, choux, carottes, oignons et pommes de terre.
Depuis les sanctions massives prises contre l’économie russe, les autorités multiplient les mesures pour limiter la panique et la fuite des capitaux. Le Kremlin a admis que ces mesures mettaient à mal l’économie, mais juré qu’elle allait rebondir de manière «spectaculaire» à moyen terme.