Ski alpinMarco Kohler: «Odermatt a toujours été là pour moi»
Le Bernois, surprenant 8e de la descente sprint de Val Gardena jeudi, est l’un des meilleurs amis d’«Odi». Le Nidwaldien l’a soutenu pour retrouver son niveau après un terrible accident à Wengen en janvier 2020.
- par
- Sylvain Bolt - Val Gardena
Il s’appelle aussi Marco. Il est l’un des meilleurs amis d’Odermatt. Comme la star du ski suisse, il est né en 1997 et il faisait partie des grands talents du ski suisse. Marco Kohler a étudié en sport études à Engelberg au côté d’«Odi», avec lequel il partageait une colocation. Si leurs parcours ont pris des routes différentes, en raison notamment de la poisse qui a accompagné Marco Kohler, ils se sont retrouvés dans le top 10 lors de la descente sprint de Val Gardena ce jeudi. Si la 3e place d’Odermatt n’avait rien d’une surprise, la 8e (avec le dossard 41) de Kohler avait tout d’une petite sensation.
Mais revenons en arrière. Nous sommes en janvier 2020. Très bon 12e de la descente de Coupe d’Europe à Wengen, le local Marco Kohler (né à Meiringen) est appelé quatre jours plus tard pour servir d’ouvreur lors de la descente de Coupe du monde du Lauberhorn. Sur la fin de l’épreuve, il percute les filets de sécurité dans le Ziel-S. Le choc est terrible. Le verdict de sa blessure l’est tout autant: ligament croisé, tendon rotulien et ligament interne du genou gauche déchirés. Plusieurs médecins lui annoncent que ce sera difficile de retrouver le haut niveau à ski. Lui s’accroche mais le retour est long et compliqué.
«Marco (Odermatt) a été très important pour moi pendant cette période où j’étais blessé, il était tout le temps là et prenait de mes nouvelles», a expliqué, très ému, le Bernois après son exploit italien. Pendant que l’un de ses meilleurs potes - avec lequel il part régulièrement en vacances ou fait des sorties en ski de rando - explose sur le Cirque blanc, Marco Kohler traverse une longue période de doutes pendant sa rééducation. «J’étais fier de lui, mais c’était aussi parfois compliqué de me dire que je n’étais pas avec lui en Coupe du monde», racontait-il l’hiver passé à Kitzbühel, juste avant son baptême du feu dans l’élite.
Les mêmes skis que «Odi»
Car l’histoire de Marco Kohler a un dénouement heureux. Après deux années de galère, il a retrouvé la Coupe d’Europe en janvier 2022. L’an passé, sa brillante saison à l’échelon inférieur lui a permis de goûter deux fois à la Coupe du monde (43e à Kitzbühel et 24e à Aspen). Mais surtout de remporter le classement de descente dans l’antichambre de la Coupe du monde. Et de s’offrir ainsi une précieuse place fixe dans l’élite pour cet hiver.
«La saison passée, Marco (Odermatt) m’a énormément conseillé au niveau du matériel, de ses tests et de ses ressentis», explique le Bernois, qui est équipé de la même marque suisse que son «frère de ski» nidwaldien. Sa 8e place à Val Gardena, pour sa troisième descente de Coupe du monde, est la confirmation de son potentiel.
Jeudi, les deux Marco ont partagé un bonheur qu’ils auraient voulu pouvoir vivre plus tôt. «C’est génial pour lui, commencer avec un top 10 est un immense boost pour le reste de sa saison», s’est réjoui «Odi», dont l’esprit d’équipe n’est plus à prouver. Marco Kohler, lui, a hâte de retrouver la Saslong ce vendredi en super-G, puis la «vraie» descente samedi. «Je crois que j’aime bien les conditions difficiles, de par mon caractère aussi, prévient le Bernois. Techniquement je suis bon aussi et ça va sûrement m’aider sur les pistes compliquées.»