SoudanDes grenades lacrymogènes tirées contre les manifestants
Dimanche, les manifestants anti-putsch prévoyaient de descendre dans les rues de la capitale soudanaise. La ville est placée sous haute sécurité.
Les forces de sécurité soudanaises ont bloqué dimanche les ponts reliant Khartoum à ses banlieues et se sont déployées en masse dans la capitale, où les militants manifestaient «en mémoire des martyrs» après une nouvelle répression sanglante jeudi.
Les forces de sécurité soudanaises ont tiré dimanche des grenades lacrymogènes en direction des milliers de partisans d’un pouvoir civil qui convergent vers le palais présidentiel à Khartoum, bravant une coupure des télécommunications et un déploiement sécuritaire massif, a constaté un journaliste de l’AFP.
Alors que 54 personnes ont été tuées et des centaines blessées depuis le coup d’État du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre, le pays a connu un nouveau pic de violence jeudi. Cinq manifestants réclamant un pouvoir civil au Soudan ont été tués par balles à Khartoum, déjà coupée de sa périphérie et du monde avec une interruption totale des communications et des attaques contre des médias.
Autorités de transition
Dimanche, les manifestants entendent descendre de nouveau dans les rues face aux autorités de transition dominées par le général Burhane. L’homme fort du pays peine à présenter aux 45 millions de Soudanais le gouvernement civil qu’il a promis en réinstallant le Premier ministre civil Abdallah Hamdok le 21 novembre, après un mois de résidence surveillée.
Avant même qu’ils ne sortent, les forces de sécurité bloquaient les ponts vers les banlieues et les principaux axes de Khartoum, parfois juchées sur des blindés armés d’imposantes mitrailleuses, a constaté un journaliste de l’AFP. Un déploiement qui ne semble pas affecter les militants qui appellent à faire de 2022 «l’année de la poursuite de la résistance» sur les réseaux sociaux.
Ils ne cessent de réclamer justice pour les dizaines de manifestants tués depuis le putsch, mais aussi pour les plus de 250 civils abattus lors de la «révolution» qui en 2019 a mis un point final à 30 ans de dictature militaro-islamiste d’Omar el-Béchir.