Paris (F)Le mari de la femme démembrée a été incarcéré pour meurtre par conjoint
L’homme a été mis en examen et placé en détention provisoire samedi, au lendemain de ses aveux. S’il admet avoir tué son épouse, il conteste avoir prémédité son geste.
L’homme qui a reconnu avoir tué sa femme retrouvée démembrée dans le parc des Buttes-Chaumont, à Paris, a été mis en examen samedi pour meurtre par conjoint et placé en détention provisoire, ont indiqué son avocate et le parquet.
«En dépit des faits post mortem, aujourd’hui ce n’est plus la qualification d’assassinat qui est retenue mais celle de meurtre sur conjoint», a souligné devant la presse son avocate, Me Dominique Beyreuther-Minkov, précisant que son client contestait avoir voulu tuer son épouse, Assia, âgée de 46 ans.
Le parquet avait ouvert le 17 février une information judiciaire pour assassinat, atteinte à l’intégrité d’un cadavre et recel de cadavre. Le juge d’instruction chargé de ce dossier a requalifié les faits, estimant, à l’aune de ses déclarations, que Youcef M., né en 1972, n’avait pas prémédité son geste.
«Mon client, qui est effondré, s’est humainement expliqué le plus qu’il a pu» lors de sa garde à vue, a déclaré Me Beyreuther-Minkov, présentant le couple comme «uni, marié depuis 26 ans avec trois enfants».
Famille sous le choc
Youcef M. a reconnu devant les enquêteurs de la Brigade criminelle, saisis de l’enquête, avoir tué son épouse. «Toute la famille est sous le choc et en plein état de sidération. Ils n’ont aucun recul sur la situation et peinent encore à réaliser», a réagi Me Antoine Ory, avocat de la famille de la victime et des trois enfants du couple.
Selon Me Beyreuther-Minkov, Youcef M. avait signalé le 3 février à la police la disparition de son épouse de l’appartement familial situé à Montreuil, dans la banlieue nord de la capitale. Sur les réseaux sociaux, il avait évoqué son absence dès le 31 janvier. Le 6 février, il avait été entendu par la brigade de répression de la délinquance contre la personne qui avait alors lancé une enquête.
Déclarations incohérentes
Un sac plastique contenant le bassin et les cuisses de cette femme, identifiée par la suite grâce à l’analyse des empreintes digitales, avait été découvert sous un tas de déchets verts aux Buttes-Chaumont par des agents municipaux des parcs et jardins le 13 février.
Le lendemain, d’autres restes, dont la tête, avaient été retrouvés lors d’une fouille approfondie du parc. Plusieurs médias avaient révélé quelques jours après que les déclarations du mari, jugées incohérentes, avaient éveillé les soupçons des policiers.
Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l’année précédente, avec 122 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, contre 102 en 2020, selon les chiffres du Ministère de l’intérieur.