Commentaire: Le grand soir du football suisse

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FootballCommentaire: Le grand soir du football suisse

Le FC Bâle est en position rêvée pour se qualifier pour la finale de Conference League. Avant le match contre la Fiorentina jeudi, découvrez le commentaire de notre journaliste.

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
Andi Zeqiri (à gauche) et Zeki Amdouni (à droite) incarnent la réussite d’un FC Bâle en quête d’une performance historique pour le football suisse.

Andi Zeqiri (à gauche) et Zeki Amdouni (à droite) incarnent la réussite d’un FC Bâle en quête d’une performance historique pour le football suisse.

AFP

C’est ce soir. C’est le grand soir. Jamais un club suisse n’a été aussi près de se qualifier pour une finale de Coupe d’Europe. Ce n’est peut-être que la Conference League, mais le football helvétique n’a vraiment pas assez de références européennes pour se permettre de faire la fine bouche. Il est bon pour tout le monde que le FC Bâle conserve son avantage du match aller, et écarte la Fiorentina pour faire le voyage de Prague le 7 juin.

Cela ne veut pas dire que toute la Suisse doit se mobiliser et se serrer les coudes pour Bâle. Chacun est supporter de son club, et chacun a le droit de n’aimer rien d’autre que le seul maillot qui le fasse vibrer. Il n’y a pas d’union nationale à faire prévaloir, parce que le football de clubs n’appelle pas vraiment à ça. Mais à défaut, il doit y avoir une prise de conscience générale: l’Europe se respecte, et avec cette troisième compétition continentale, elle est désormais à la portée de beaucoup.

Chacun à sa mesure. Il n’est pas demandé à Servette ou à Lugano de réaliser la même performance que Bâle la saison prochaine. Mais négocier ces rencontres européennes avec une exigence bien plus grande que le championnat s’impose. Pour tout le monde, et surtout pour ceux qui ont parfois négligé ces rendez-vous-là. Parce que Bâle est en train de montrer qu’il y a une belle histoire à raconter hors de nos frontières.

Ce match de jeudi soir au Parc Saint-Jacques, il faut le voir comme une ouverture au monde pour le football suisse. Une finale, c’est un palier de porte que l’on peut franchir. Derrière, il y a la promesse que notre football a aussi le droit d’exister sur le continent. Et la conviction qu’on peut le faire fructifier.

C’est une perspective de développement, là où le football suisse n’en a pas des masses. C’est l’idée d’expliquer au monde entier qu’il y a aussi un savoir-faire chez nous. Si, demain, un club étranger met 12 ou 15 millions de francs sur Zeki Amdouni, il peut aussi le mettre sur d’autres joueurs. Il est fort probable que Bâle n’aurait jamais pu rêver toucher une telle somme s’il n’avait pas eu de parcours européen pour le valoriser.

Ce soir, ce peut-être un tournant pour le football suisse. Si Bâle devait être en finale, le monde pourrait bien se décider de jeter un petit œil sur ce qu’il se passe par chez nous. Et donc de nous prendre en considération. Rappelons d’ailleurs que l’heure du nouvel appel d’offres pour les droits TV dès l’année 2025 approche: il y a peut-être quelques millions supplémentaires à y gagner, parce qu’on couve des équipes plus compétitives que ce que l’on croit parfois.

C’est vraiment un soir pour rêver en grand.

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