Réseaux sociauxCuba accuse Meta, la maison mère de Facebook, de «censure»
Selon Cuba, Meta pratiquerait le «double standard» en «censurant» des comptes cubains tout en permettant des «opérations de désinformation et déstabilisation» contre l’île.
La veille, Meta avait annoncé avoir désactivé des faux comptes pro-gouvernementaux à Cuba et en Bolivie utilisés, selon le groupe, pour discréditer des opposants et «aimer» des contenus favorables au pouvoir. «Nous rejetons la nouvelle hypocrisie et la complicité de ces sociétés ayant un passé connu d’opérations de désinformation et de déstabilisation sur les plateformes numériques contre Cuba», a réagi le président cubain Miguel Diaz-Canel sur son compte Twitter.
Ben Nimmo, un des responsables de la sécurité du groupe californien, a expliqué jeudi au cours d’une vidéoconférence avec l’AFP qu’il y avait eu une tentative de «cacher qui était derrière tout ça». «Mais notre enquête a trouvé des liens avec le gouvernement cubain», avait-il ajouté.
«Insincère et partial»
Le ministre des Affaires étrangères cubain Bruno Rodriguez a dénoncé la «manipulation et le double standard avec lesquels les consortiums transnationaux de (dés)information opèrent contre Cuba», ajoutant qu’un responsable de Meta était «l’ancien directeur de campagne d’un sénateur républicain anti-cubain». À Cuba, Meta a désactivé 363 comptes Facebook, ainsi que 270 pages et 229 groupes, et 72 comptes Instagram.
La compagnie américaine «devra expliquer son propre comportement insincère et partial lorsqu’elle permet de dénigrer, stigmatiser et provoquer des campagnes de haine depuis la Floride contre notre pays», a poursuivi Bruno Rodriguez. Cuba continuera de défendre la révolution, y compris sur le «terrain numérique face au harcèlement et aux opérations déstabilisatrices», a-t-il ajouté.
L’internet mobile à Cuba, qui compte 11,1 millions d’habitants, est disponible depuis 2018. À la suite des manifestations historiques du 11 juillet 2021 lorsque des milliers de Cubains étaient descendus dans la rue aux cris de «Liberté!» et «Nous avons faim!», La Havane avait accusé Washington d’avoir fomenté ces protestations via les réseaux sociaux.