Algérie: Premier sommet arabe en trois ans

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AlgériePremier sommet arabe en trois ans

Les dirigeants arabes se réunissent en sommet mardi en Algérie pour la première fois en trois ans, sur fond de divisions persistantes sur les conflits régionaux et de rapprochements avec Israël.

Les rues d’Alger sont prêtes à accueillir les dirigeants de 22 pays arabes.

Les rues d’Alger sont prêtes à accueillir les dirigeants de 22 pays arabes.

Fethi BELAID / AFP

La Ligue arabe, qui regroupe 22 pays, s’était réunie pour la dernière fois au sommet en mars 2019 à Tunis, avant la pandémie. Depuis, plusieurs membres de ce bloc, qui a historiquement placé le soutien à la cause palestinienne et la condamnation d’Israël en tête de son agenda, ont opéré un rapprochement spectaculaire avec l’Etat hébreu.

Les Emirats arabes unis ont ainsi normalisé leurs relations avec Israël en 2020 dans le cadre d’une série d’accords, dits d’Abraham, négociés par Washington. Bahreïn, le Maroc et le Soudan leur ont emboîté le pas.

Ce rapprochement est d’autant plus significatif dans le contexte du sommet que son hôte algérien est un farouche soutien des Palestiniens. Alger a parrainé à la mi-octobre un accord de réconciliation entre factions palestiniennes rivales, même si les chances de le voir se concrétiser sur le terrain paraissent faibles.

Acrobaties diplomatiques

Si le conflit israélo-palestinien et la situation en Syrie, en Libye et au Yémen sont à l’ordre du jour du sommet, les dirigeants arabes devront se livrer à de véritables acrobaties diplomatiques dans la formulation des résolutions finales -- adoptées à l’unanimité -- pour éviter de froisser tel ou tel poids lourd de l’organisation.

«Le sommet devra adresser un message de soutien aux Palestiniens, leur garantissant qu’ils ne seront pas les sacrifiés des accords d’Abraham», a estimé Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam) à Genève.

L’Algérie a placé ce sommet, le 31ème de l’organisation panarabe, sous le signe du «rassemblement» mais plusieurs pays, notamment du Golfe, n’y seront pas représentés par leur chefs d’Etat.

Ainsi le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, ne se rendra pas à Alger, officiellement en raison d’un problème d’oreille. Selon la presse arabe, les dirigeants des Emirats et de Bahrein seront également absents.

Surmonter la crise alimentaire

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit a appelé vendredi à l’élaboration, lors du sommet, d’une «vision arabe intégrée» pour relever les défis de la sécurité alimentaire dans la région.

«L’onde de choc de la guerre en Europe se propagera jusqu’à Alger : raréfaction de céréales, inflation galopante et inquiétudes quant aux nouvelles routes de l’énergie. La Ligue devra montrer qu’elle est capable de cohésion et de solidarité inter-étatique, ce dont elle manque depuis le début de la crise», note M. Boussel.

(AFP)

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