AllemagneEn vacances peu après un désastre, une ministre démissionne
La ministre allemande de la Famille Anne Spiegel était massivement critiquée pour être partie en voyage après les crues dévastatrices de juillet dernier ayant frappé sa région.

Après des excuses présentées dimanche, l’écologiste de 41 ans a démissionné le lendemain.
AFPAnne Spiegel jette l’éponge. L’écologiste de 41 ans, ministre de la Famille, a expliqué lundi dans une déclaration «mettre son poste à disposition en raison des pressions politiques» la visant. Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz a «pris acte avec un grand respect» de la décision de sa ministre, a indiqué sa porte-parole Christiane Hoffmann.
Alors ministre de l’Environnement du Land Rhénanie-Palatinat, Spiegel était partie un mois en vacances en France avec son mari et ses quatre enfants. Un voyage effectué dix jours après les crues meurtrières de la mi-juillet 2021 qui avaient frappé sa région. Cette décision avait suscité l’incompréhension et la colère de nombreux sinistrés.
Déjà un départ
Les inondations, qui ont aussi touché le Land voisin de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, ont fait plus de 180 morts au total et d’importants dommages matériels. L’opposition, essentiellement les conservateurs, réclamait son départ depuis plusieurs semaines.
L’étau s’était encore resserré après la démission la semaine dernière de la ministre de l’Environnement régionale de Rhénanie-du-Nord-Westphalie Ursula Heinen-Esser. Il lui était reproché d’avoir elle aussi pris des vacances, à Majorque, pendant cette période. Dimanche soir, Spiegel a reconnu, dans une déclaration inhabituellement émue, avoir commis «une erreur» et a présenté ses excuses.
Sa famille avait eu alors un besoin «urgent» de prendre des vacances, a-t-elle justifié au bord des larmes, évoquant sa lourde charge de travail combinée à de graves problèmes de santé de son mari. Sans oublier le stress occasionné par la pandémie sur ses enfants et sa vie familiale.
La ministre a ajouté avoir été toujours joignable pendant ses congés, qu’elle avait interrompus pour une visite d’un jour dans la vallée dévastée de l’Ahr. Mais elle a reconnu aussi ne pas avoir pris part à une réunion du gouvernement régional à cette période, contrairement à ses affirmations antérieures.
Les Verts vont désormais devoir proposer rapidement une remplaçante. Cette affaire tombe mal pour le parti avant des élections régionales prévues en mai au Schleswig-Holstein et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. En Sarre, les Verts avaient déjà échoué de peu fin mars à atteindre la barre des 5% nécessaires pour être représentés au parlement régional.