Couronnement Charles IIILa quiche du couronnement n’est qu’une tarte salée, pour les puristes
Lors du banquet, Charles III et la reine consort vont servir à leurs invités une quiche du couronnement végétarienne. Un terme totalement galvaudé, estime la Confédération de la quiche lorraine.
Charles III et la reine Camilla vont servir à leurs invités samedi à Londres une «quiche du couronnement» lors du banquet, mais en Lorraine, berceau historique de la quiche, les puristes estiment le terme galvaudé: il s’agira en fait plutôt d’une «tarte salée», soutiennent-ils.
Le souverain britannique a choisi en personne la recette de ce mets végétarien, composé d’épinards, de fèves et d’estragon, un plat peu cher et simple à cuisiner, qui «s’adapte facilement à différents goûts et préférences», vante la famille royale britannique.
Mais le terme quiche n’est pas approprié ici, pointe Evelyne Muller-Derveaux, grand maître et présidente de la Confédération de la quiche lorraine, à Dombasle-sur-Meurthe, dans l’est de la France.
«Certes ils n’ont pas parlé de «quiche lorraine», mais étymologiquement, quand on utilise le mot «quiche», cela sous-entend automatiquement qu’elle est lorraine, puisque le mot «quiche» est un mot lorrain. Si on pousse le raisonnement jusqu’au bout, parler de «quiche lorraine» est donc presque un pléonasme», explique Evelyne Muller-Derveaux.
«Par extension ils l’ont appelée quiche, mais j’appellerais plutôt ça une «tarte salée», poursuit, amusée, la grand maître de la confrérie. «On est peut-être un peu exigeants, mais c’est normal, on défend un produit.»
Mère de toutes les quiches
Ingrédients immuables d’une bonne quiche lorraine: une pâte brisée, des œufs, de la crème, un peu de noix de muscade pour les téméraires, avec des lardons simplement déposés sur la pâte. La quiche du couronnement servie samedi ne sera donc au final qu’une lointaine cousine de la quiche lorraine, la mère de toutes les quiches, dont les origines remontent aux alentours de 1540.
Détail savoureux, ce plat est apparu sous le règne d’un autre Charles III, duc de Lorraine au XVIe siècle, époque de paix et de prospérité dans la région, rappelle encore Evelyne Muller-Derveaux.