Glacier 3000Incendie intentionnel? «À ce stade, on ne peut pas l’exclure»
Le feu qui a ravagé le restaurant Botta à l’aube lundi matin est-il accidentel ou pas? Les experts ont décollé ce matin sur les hauteurs des Diablerets (VD) pour le déterminer.
- par
- Evelyne Emeri
D’autres photos de l’incendie survenu hier lundi vers 01h00 du matin que celle de la police cantonale alertée à 04h30, d’autres images du brasier ou du bâtiment désormais éteint, nous n’en obtiendrons pas ce mardi matin. Tout est en main de la justice et des enquêteurs. Les pompiers ont quasiment fini, ils leur restent à redescendre leur matériel. «Notre rôle est presque terminé, confirme Patrick Frutig, Capitaine des hommes du feu d’Ormont-Dessus, Nous sommes en train de rapatrier le matériel. Place désormais à la police scientifique. Ils vont monter avec un hélicoptère. Ce sont eux qui détermineront les causes exactes du sinistre. Pas nous.»
Où le feu a-t-il pris et comment?
Y a-t-il un foyer, deux foyers, trois foyers? Comment les flammes ont-elles pu embraser pareillement le haut de ce bâtiment dont la structure est majoritairement métallique et en verre? Le patron des pompiers joue la prudence et ne veut en aucun cas se substituer au travail des experts de la Scientifique, actuellement à pied d’œuvre. Il ne sait pas: «Il y avait une telle charge, c’était tellement virulent. Je n’ai aucune idée de ce qu’il s’est passé. Il y a bien sûr des questions qui se posent. Je me réjouis du dénouement de tout cela. À ce stade, on ne peut pas exclure si c’était intentionnel. Ou pas».
Risques de déformation
Concernant l’intervention à proprement parler, le Capitaine Frutig ne cache pas la difficulté d’accès: «Les conditions étaient particulières vu la configuration du terrain que ce soit pour l’acheminement des hommes, du matériel et de l’eau. Nous avons commencé par faire un vol de reconnaissance. Les risques de déformation de la structure étaient très importants, précise ce professionnel du feu, L’embrasement du 3e et du 4e étage était complet. Nous avons engagé plusieurs hélicoptères d’abord pour étouffer le feu avec l’eau du Lac Retaud avant d’envoyer des hommes sur place. C’était un gros brasier».
Refroidir la structure
Et de poursuivre: «Lundi soir, avec la tombée de la nuit vers 20h, nous avons dû nous arrêter. Il y a encore un peu de fumée qui s’échappe, c’est le reste de la charge thermique. L’éloignement du lieu n’a pas facilité les choses. Nous avons alimenté un bac de 10 000 litres situé à une centaine de mètres du restaurant Botta et dans lequel les hélicos venaient déverser l’eau par rotation. Ceci a permis d’utiliser une motopompe et de tirer des tuyaux. Nous avons d’abord dû refroidir la structure avant d’y entrer, c’était trop dangereux».