Santé – Trente millions de diabétiques ont du mal à se fournir en insuline, trop chère

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SantéTrente millions de diabétiques ont du mal à se fournir en insuline, trop chère

L’OMS a réclamé vendredi une baisse des prix et un meilleur accès à la précieuse hormone, indispensable pour les malades dont le nombre a été décuplé depuis les années 1980.

L’insuline permet aux neuf millions de malades atteints de type 1 de gérer une maladie auparavant mortelle et à 60 millions de personnes souffrant du type 2 de réduire les risques rénaux, de cécité ou d’amputation d’un membre.

L’insuline permet aux neuf millions de malades atteints de type 1 de gérer une maladie auparavant mortelle et à 60 millions de personnes souffrant du type 2 de réduire les risques rénaux, de cécité ou d’amputation d’un membre.

Photo d’illustration/Getty Images/iStockphoto

Des dizaines de millions de diabétiques n’arrivent pas à se procurer l’insuline dont ils ont besoin, met en garde l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vendredi, réclamant une baisse des prix et un meilleur accès. Plus de 420 millions de personnes souffrent actuellement du diabète dans le monde, un chiffre qui a presque quadruplé ces 40 dernières années, rappelle l’OMS.

En dépit d’un approvisionnement abondant, «il y a des problèmes d’accès aux soins dans le monde et particulièrement dans les pays à faible revenu», souligne Kiu Siang Tay, qui travaille sur ce sujet à l’OMS, lors d’un point de presse. Les prix élevés empêchent de nombreux diabétiques d’avoir accès à la précieuse hormone qui permet de contrôler leur maladie, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire mais aussi dans des pays où les prix des médicaments sont peu régulés comme aux États-Unis, par exemple.

Une maladie qui est passée de mortelle à chronique

L’insuline permet de réguler le taux de glucose (sucre) dans le corps et c’est le principal traitement contre le diabète de type 1 ou de type 2, le plus souvent chez des personnes en surpoids. Cette hormone permet aux neuf millions de malades atteints de type 1 de gérer une maladie auparavant mortelle et à 60 millions de personnes souffrant du type 2 de réduire les risques rénaux, de cécité ou d’amputation d’un membre.

Les découvreurs de l’insuline Frederick Banting et John Macleod avaient vendu leurs droits pour un dollar canadien pour en rendre l’accès plus facile. «Malheureusement, ce geste de solidarité a été remplacé par une industrie qui pèse des milliards de dollars et qui a créé des difficultés d’accès», a souligné le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

90% du marché est contrôlé par seulement trois pharmas

Si les neuf millions de malades atteints de type 1, dont la survie dépend de l’insuline ont en général accès à l’hormone, c’est le cas pour seulement la moitié des 63 millions de malades atteints du type 2, qui en ont besoin. L’OMS identifie plusieurs obstacles, comme le passage à l’insuline de synthèse au moins 1,5 fois plus chère que l’insuline d’origine humaine, même si «l’insuline humaine en général fonctionne aussi bien (…) pour la plupart des gens qui souffrent du diabète», affirme le docteur Tay.

Autres points de friction, 90% du marché est contrôlé par seulement trois groupes pharmaceutiques (Eli Lilly, Novo Nordisk et Sanofi) ce qui crée «un environnement peu propice à la concurrence», les prix sont insuffisamment régulés et manquent de transparence, les chaînes d’approvisionnement sont trop fragiles et les infrastructures sanitaires souvent mal adaptées. De plus, la recherche est plutôt tournée vers les marchés riches quand 80% des diabétiques se trouvent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Produire plus, payer moins

L’OMS, qui est en discussion avec les fabricants, recommande d’augmenter la production d’insuline d’origine humaine et d’augmenter le nombre de producteurs de l’équivalent de synthèse pour faire baisser les prix. L’organisation recommande aussi de réguler les prix, de promouvoir la fabrication locale pour les régions les moins bien desservies actuellement et de faciliter l’accès aux outils diagnostics et les appareils de mesure de la glycémie.

Selon elle, les fabricants se sont engagés à améliorer l’accès à l’insuline de synthèse et ont accepté de participer à son programme de préqualification, ce qui, à terme, doit permettre d’accroître l’offre sur le marché et de faire baisser les prix de l’insuline mais aussi des tests et appareils de mesure.

L’OMS a inscrit les analogues de l’insuline (de synthèse) sur sa liste des médicaments essentiels en octobre et elle veut aussi mettre en place un mécanisme de commandes groupées international et avec l’ONU. Les fabricants se sont, selon elle, engagés à y participer.

(AFP)

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