Football: Ex-gloire de GC, Alexandre Comisetti s’interroge sur le rachat

Après plus de trois ans sous pavillon chinois, Grasshopper est officiellement passé en mains américaines ce mercredi. Le «Rekordmeister» (27 titres de champion de Suisse) a été racheté par un club de MLS, le Los Angeles FC.

Propriété d’une multitude d’investisseurs, dont l’ancien basketteur Magic Johnson et l’acteur Will Ferrell, le club angelino agrandit sa zone d’influence en Europe. L’année dernière, le LAFC avait signé un partenariat avec le Bayern Munich pour développer des jeunes joueurs et s’était offert le club du Wacker Innsbruck, en 4e division autrichienne.

Alexandre Comisetti, joueur de Grasshopper entre 1995 et 1999, jette un regard circonspect sur le changement de propriétaire de son ancien club. «Ce qui me fait peur, même si ce n’est pas vraiment le mot, c’est le côté multipropriété, avec un seul club qui en possède plein d’autres. Il faudra voir quelle sera l’implication de ces gens au sein de Grasshopper», déclare celui qui officie comme consultant à la RTS

«De ce que j’ai vu, il s’agit d’une société qui possède des moyens, mais quel est son objectif à Zurich? Est-ce vraiment de redorer le blason de Grasshopper? J’espère que c’est le cas car GC est un club historique qui mérite de revenir au sommet.»

Double champion de Suisse avec les Sauterelles, en 1996 et en 1998, Comisetti compare cette situation avec celle qu’il a connue. «Je suis de l’époque du président Romano Spadaro. Dans les années 90, le conseil d’administration était composé majoritairement de Zurichois purs et durs. On voyait le président deux fois par semaine, il venait souvent avec son fils. Le club était géré de manière familiale, même si c’était une grande entreprise.»

À cette période, Grasshopper avait disputé à deux reprises la phase finale de la Ligue des champions. En 1995, il y était parvenu pour la première fois de son histoire grâce à un but décisif de Comisetti face à Tel-Aviv.

Après Lugano, racheté par le propriétaire du Chicago Fire, et Yverdon Sport, Grasshopper est devenu le troisième club de l’élite suisse à passer en mains américaines. Pour l’ancien international helvétique (30 sélections, 4 buts), cela répond à une certaine évolution du football international: «Je dis tout cela sans être négatif car aujourd’hui, sans ces investisseurs, certains clubs n’auraient sans doute pas les moyens de régater et même de jouer dans l’élite du football suisse, car le marché a énormément changé.»