Etats-Unis - Un des «Beatles» de l’Etat islamique plaide coupable

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États-UnisUn des «Beatles» de l’État islamique plaide coupable

Alexandre K. a plaidé coupable aux États-Unis jeudi de complicité dans les enlèvements et les meurtres d’otages occidentaux en Syrie, entre 2012 et 2015.

En reconnaissant sa culpabilité, Alexanda K. a renoncé à son droit à un procès et encourt plusieurs peines de prison à vie sans droit à une libération anticipée.

En reconnaissant sa culpabilité, Alexanda K. a renoncé à son droit à un procès et encourt plusieurs peines de prison à vie sans droit à une libération anticipée.

AFP

L’un des membres de la bande de ravisseurs du groupe État islamique (EI) baptisée les «Beatles» a plaidé coupable jeudi de complicité dans les enlèvements et les meurtres d’otages occidentaux, dont quatre Américains, devant un tribunal fédéral aux États-Unis.

Alexanda K., ancien ressortissant britannique âgé de 37 ans, plaidait jusqu’ici non-coupable devant le tribunal d’Alexandria, près de Washington, aux côtés d’El Shafee S., 33 ans, un autre des quatre membres du groupe de kidnappeurs de l’EI. Ils sont notamment accusés d’être impliqués dans les meurtres des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff, tués en 2014, et celui des travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller.

Le juge TS Ellis, qui présidait l’audience, prononcera le verdict le 4 mars 2022. L’accusé encourt plusieurs peines de prison à vie sans droit à une libération anticipée. En plaidant coupable, «il est d’accord pour passer le reste de sa vie en prison», a commenté le représentant du parquet, Raj Parekh, devant le tribunal.

Alexanda Kotey a passé un accord avec le gouvernement pour fournir toutes les informations en sa possession sur ses actes en Syrie, ainsi qu’à tous les gouvernements étrangers qui le demanderaient. L’accord prévoit également qu’il sera extradé au Royaume-Uni après 15 ans de réclusion, où il est aussi poursuivi pour enlèvement et meurtres d’otages.

«Machination pour capturer des otages»

L’ancien vendeur d’articles de sport né à Londres où il s’est radicalisé s’est exprimé en anglais. Il a expliqué dans une déclaration qu’il avait rejoint la Syrie pour se battre contre le régime du président Bachar al-Assad en estimant que «le concept islamique du djihad armé était d’une grande valeur et une cause légitime». Il avait ensuite intégré l’unité du groupe État Islamique chargé de l’enlèvement et la détention d’otages non-musulmans.

«Vous avez participé à une machination pour capturer des otages et demander des rançons, tout en sachant que ces enlèvements entraîneraient, et ont entraîné la mort» des otages, a dit le juge Ellis, semblant peu sensible à ses arguments.

Capturés en janvier 2018

Les familles des quatre victimes américaines étaient présentes dans la salle d’audience. Le représentant de l’accusation, Dennis Fitzpatrick, a indiqué qu’elles approuvaient l’accord passé entre l’accusé et les autorités. La mère de James Foley, journaliste dont la décapitation filmée avait marqué les esprits, a lancé, devant le tribunal, un appel au président Joe Biden et à «tous les Américains» pour que les États-Unis «protègent et aident tous les otages américains dans le monde».

«Le fait qu’il plaide coupable ne va pas résorber la souffrance des victimes de sa cruauté, mais j’espère que cela rappelera au monde l’engagement ferme du FBI à retrouver tous ceux qui ont infligé des souffrances à des citoyens américains, où qu’ils soient», a commenté Steven M. D’Antuono, du FBI, cité dans un document judiciaire.

Alexanda K. et El Shafee S. avaient été capturés en janvier 2018 par les forces syriennes kurdes, puis remis à l’armée américaine en Irak. Ils ont été extradés aux États-Unis depuis l’Irak en octobre 2020 pour comparaître devant la justice américaine. Londres, qui ne voulait pas les juger sur son territoire, les a déchus de leur nationalité britannique. Leur extradition aux États-Unis n’a été rendue possible qu’après que les autorités américaines eurent assuré à Londres qu’elles ne requerraient pas de condamnation à mort dans cette affaire.

Décapitation

Alexanda K. et El Shafee S. appartenaient à la cellule surnommée les «Beatles» par leurs otages, en raison de leur accent britannique. Les deux hommes ont grandi au Royaume-Uni, où ils se sont radicalisés avant de rallier l’EI en Syrie en 2012.

Ils sont accusés de l’enlèvement d’otages américains, européens, japonais et syriens de 2012 à 2015, et d’avoir torturé et tué leurs victimes, notamment par décapitation. Les vidéos des assassinats, diffusées par l’EI à des fins de propagande, avaient choqué le monde entier.

Les deux hommes auraient notamment supervisé les lieux de détention des otages et coordonné les négociations de rançon par e-mail. Ils auraient aussi été impliqués «dans des faits répétés de violences physiques et psychologiques contre des otages», selon la justice américaine.

Le chef présumé de la cellule, Mohammed E., surnommé «Jihadi John», a été tué dans une frappe aérienne américaine en Syrie en novembre 2015, tandis que le quatrième «Beatle», Aine D., est détenu en Turquie après avoir été reconnu coupable de terrorisme en 2017.

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