Sénégal: Le président Sall laisse en suspens la date de la présidentielle

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SénégalLe président Sall laisse en suspens la date de la présidentielle

Le président Macky Sall a confirmé qu’il quitterait son poste comme prévu le 2 avril, que son successeur soit connu ou pas.

Senegal President Macky Sall reviews the troops as he arrives for the unveiling of the OPV 58S 'Walo' vessel in the quay of the naval base in Dakar on August 3, 2023. (Photo by SEYLLOU / AFP)

Senegal President Macky Sall reviews the troops as he arrives for the unveiling of the OPV 58S 'Walo' vessel in the quay of the naval base in Dakar on August 3, 2023. (Photo by SEYLLOU / AFP)

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Le président sénégalais Macky Sall a laissé jeudi en suspens la date de la présidentielle dont il avait décrété le report, tout en assurant qu’il quitterait son poste comme prévu le 2 avril, que son successeur soit connu ou pas.

Le président Sall, au pouvoir depuis 2012, a dissipé dans un entretien avec quelques médias sénégalais les incertitudes sur son départ à l’échéance de son mandat, mais pas celles sur la tenue, avant ou après le 2 avril, de cette élection dont l’ajournement a provoqué l’une des plus graves crises politiques traversées par son pays depuis des décennies.

Face aux tensions actuelles, il a suspendu la décision sur la date du scrutin à un dialogue qu’il entend mener à partir de lundi, et affirmé sa volonté d’apaisement. Il a ouvertement envisagé la possibilité de libérations pour les deux opposants antisystème Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye.

Peu de chances pour le 2 avril

«Pour ce qui est de la date, on verra ce que le dialogue proposera», a-t-il dit. «L’élection peut se tenir avant ou après le 2 avril», a-t-il déclaré. Interrogé sur l’éventualité qu’elle se tienne d’ici au 2 avril, il a répondu: «je ne le pense pas». Il a indiqué qu’il aurait des discussions lundi et mardi, d’abord avec les candidats, puis avec les autres acteurs politiques et sociaux.

«Au sortir du dialogue mardi, il faut qu’on ait une date», a-t-il dit. En ce qui le concerne, «le 2 avril 2024, ma mission se termine à la tête du Sénégal», a-t-il déclaré, se montrant piqué au vif par le soupçon ancien qu’il pourrait chercher à se maintenir en poste plus longtemps que prévu.

Si les Sénégalais ne peuvent se rendre aux urnes d’ici au 2 avril, c’est le Conseil constitutionnel qui prendra le relais, a-t-il dit. «Il appartiendra au Conseil constitutionnel de dire ce qui doit être fait», a-t-il dit.

Veto du Conseil constitutionnel

Le Sénégal, volontiers vanté pour sa stabilité et ses pratiques démocratiques bien qu’ayant connu de graves troubles politiques par le passé, est plongé dans l’inconnu depuis la décision début février du président Sall et de l’Assemblée nationale de reporter au 15 décembre la présidentielle prévue le 25 février.

Le Conseil constitutionnel a opposé la semaine dernière son veto à cet ajournement et au maintien du président Sall à son poste jusqu’à l’installation de son successeur. Le Conseil a constaté l’impossibilité de maintenir la présidentielle le 25 février et demandé aux autorités de l’organiser «dans les meilleurs délais».

Malgré les spéculations sur la tentation d’un passage en force, le président Sall avait dit le lendemain son intention de respecter la décision du Conseil et de mener «sans tarder les consultations nécessaires» à l’organisation du scrutin.

Depuis lors, rien n’a filtré officiellement des discussions qu’il aurait menées, en dépit de déclarations à la presse de personnalités disant avoir joué les bons offices, y compris auprès d’Ousmane Sonko, personnage principal d’un bras de fer avec l’État qui a donné lieu à plusieurs épisodes de contestation meurtrière depuis 2021.

Ousmane Sonko disqualifié

Ousmane Sonko est emprisonné depuis juillet 2023 et a été disqualifié de la présidentielle. Mais la candidature de son second, Bassirou Diomaye Faye, détenu lui aussi, a été validée par le Conseil constitutionnel.

Le président Sall s’est dit jeudi disposé à la clémence envers ses anciens adversaires, et a envisagé la possibilité de grâces ou d’une loi d’amnistie. «Oui, je suis prêt à aller aussi loin pour que tous bénéficient de ce pardon et que le Sénégal aille vers ces élections de manière apaisée», a-t-il déclaré au sujet d’une éventuelle libération d’Ousmane Sonko.

Le président Sall a demandé mercredi au ministère de la Justice de finaliser des textes «pour matérialiser la volonté de réconciliation et de pardon». Une loi d’amnistie des prisonniers avait été évoquée il y a une semaine. Plusieurs centaines de détenus ont été relâchés depuis la semaine dernière, contribuant à une fragile détente.

(AFP)

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