îles SalomonL’Australie ne veut pas d’un pacte entre l’archipel et la Chine
Canberra soupçonne Pékin de vouloir se servir des Îles Salomon pour assurer une présence militaire dans la zone.

Le Premier ministre des Îles Salomon, Manasseh Sogavare, et le ministre australien du Développement international et du Pacifique, Zed Seselja, à Honiara, dans les Îles Salomon, le 13 avril 2022.
L’Australie a demandé mercredi, aux îles Salomon, de renoncer à signer avec Pékin un pacte de sécurité, que Canberra soupçonne d’être le préalable à l’installation d’une présence militaire chinoise dans son voisinage.
Le mois dernier, une version préliminaire de cet accord avait fuité: y était mentionnée l’autorisation de déploiements sécuritaires et navals chinois aux Salomon. L’information avait provoqué l’inquiétude de l’Australie, des États-Unis et d’autres nations du Pacifique.
Le ministre australien du Pacifique, Zed Seselja, a rencontré mercredi, à Honiara, la capitale des Salomon, le Premier ministre Manasseh Sogavare.
Il lui a «respectueusement demandé d’envisager de ne pas signer l’accord et de consulter la famille Pacifique, dans un esprit d’ouverture et de transparence régionales, en ligne avec le cadre de sécurité de notre région», a-t-il fait savoir, dans un communiqué.
Déploiement de policiers armés
Début avril, M. Sogavare avait assuré qu’il ne permettrait pas la construction d’une base militaire chinoise dans son pays, mais cela n’avait pas suffi à apaiser les craintes de l’Australie et de ses alliés.
Le projet d’accord prévoit notamment que des policiers chinois armés puissent être déployés à la demande des Salomon, afin d’y assurer le maintien de l’«ordre social». Les «forces chinoises» seraient également autorisées à protéger «la sécurité du personnel chinois» et «les principaux projets» de l’archipel.