FootballInka Grings: «L’intention est bonne, la réalisation pas encore»
La sélectionneuse est revenue sur le match nul des Suissesses face à la Chine, jeudi (0-0). Pour elle, la Nati est sur la bonne voie.
- par
- Florian Paccaud Lucerne
Rome ne s’est pas construite en un jour. Et l’équipe de Suisse version Inka Grings ne se bâtira pas en trois rencontres. Au bénéfice d’un contrat non limité dans le temps, la sélectionneuse nationale, en place depuis janvier, n’en a pourtant pas beaucoup pour mettre sur pied une équipe compétitive. Il s’agit seulement du deuxième rassemblement de la Nati, mais déjà le dernier avant de commencer la préparation pour la Coupe du monde, où elle jouera contre les Philippines, le 21 juillet. Ce qui ne lui laisse pas une grande marge de manœuvre.
Ceci explique peut-être pourquoi l’entraîneuse mise sur des footballeuses qu’elle connaît. Quatre joueuses du FC Zurich, avec qui elle a fait le doublé championnat-Coupe l’an dernier, étaient titulaires lors du match nul et vierge contre la Chine, en amical jeudi à Lucerne, le 3e de l’année après ceux obtenus face à la Pologne cet hiver. Julia Stierli, Seraina Piubel, Nadine Riesen et Fabienne Humm – Marion Rey et Naomi Mégroz ont fait leur apparition en cours de match – connaissent bien l’Allemande de 44 ans.
Car celle-ci a des principes et compte bien s’y tenir. «Tant que je serai en place, je demanderai à mes joueuses d’être très agressives à la perte du ballon et de pratiquer un football offensif», a-t-elle rappelé mercredi en conférence de presse. Et tant pis pour les Servettiennes Coumba Sow – 9 buts lors des qualifications pour le Mondial – et Sandrine Mauron – qui rayonne en Super League – reléguées sur le banc des remplaçantes, la Vaudoise entrant à la 63e et manquant de peu l’ouverture du score en fin de match.
Manque de lucidité
Ce nul satisfait l’ancienne coach du FCZ. «Nous avons mis de l’intensité dans notre jeu, nous avons montré ce que nous savions et ce que nous voulions faire, s’est réjouie Grings. Je suis contente, même si j’aurais préféré gagner.» Sans oublier de rappeler que l’équipe de Suisse aurait également pu s’incliner, les Chinoises touchant le poteau dans les arrêts de jeu, après s’être procuré une grosse occasion en début de match (sauvetage d’Ana-Maria Crnogorcevic, alors que Gaëlle Thalmann était battue). «Nous avons encore besoin de faire des réglages, a concédé l’entraîneuse au terme de la rencontre. Mais nous sommes sur la bonne voie.» Certes, la Suisse a dicté le rythme, surtout en première période, mais dominer n’est pas gagner.
«Un sentiment dans l’ensemble positif, même s’il a manqué un but», a résumé la capitaine Lia Wälti. Qu’est-ce qui manque à l’équipe nationale, qui n’a marqué qu’une fois lors des trois derniers matches, pour faire trembler les filets? «Un peu de calme devant le but, poursuit la milieu de terrain d’Arsenal. Nous avons mis beaucoup de rythme dans la surface et il nous a manqué de la lucidité dans le dernier geste». Inka Grings, meilleure buteuse de tous les temps dans le championnat allemand (464 buts en 348 matches), abonde: «Nous n’avons pas été propres à la conclusion. L’intention est bonne, la réalisation pas encore», à l’image du poteau de Fabienne Humm, peu avant la pause.
La mayonnaise commence à prendre
En tout cas, la sélectionneuse s’est montrée fière de l’état d’esprit affiché par ses troupes: «Nous avons toujours cherché à aller marquer, c’est le plus important.» Et pas uniquement sur la pelouse. «Tout le monde était investi, nous avons été très solidaires, même celles qui étaient sur le banc. Une équipe, ce n’est pas seulement onze personnes sur le terrain, mais tout un groupe. Toutes comprennent ça.»
Trois matches, 0 victoire mais 0 défaite non plus. Rendez-vous mardi, au Letzigrund, face à l’Islande, pour voir si le verre est toujours à moitié plein.