Session: Le Conseil fédéral prié d’encadrer le «greenwashing»

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SessionLe Conseil fédéral prié d’encadrer le «greenwashing»

La Verte vaudoise Sophie Michaud Gigon vient de déposer une motion ainsi qu’un postulat pour que Berne prenne des mesures pour lutter contre l’écoblanchiment publicitaire.

Christine Talos
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Christine Talos
Greenpeace avait mené en septembre 2021 à Zurich une action contre le greenwashing des banques qui prétendent proposer des fonds de placement dits durables.

Greenpeace avait mené en septembre 2021 à Zurich une action contre le greenwashing des banques qui prétendent proposer des fonds de placement dits durables.

20min/Marco Zangger

Des cosmétiques qui se disent durables mais qui contiennent les mêmes ingrédients que tous les autres? Une marque d’habits qui prétend vendre des habits écoresponsables alors qu’elle prend des mesures sur le terrain insignifiantes? Une eau minérale au PET vert qui affirme «boire #pour le climat» alors qu’elle est embouteillée comme n’importe quelle autre? Autant d’exemples courants de «greenwashing», soit une méthode de marketing qui consiste à communiquer auprès du public en utilisant l’argument écologique de manière trompeuse pour améliorer son image.

Or ces pratiques n’ont rien d’illégal en Suisse malgré certaines allégations publicitaires parfois mensongères. Du coup, la conseillère nationale Sophie Michaud Gigon (Verts/VD) a décidé de prendre le taureau par les cornes. Elle vient de déposer deux interventions auprès du Conseil fédéral: une motion pour que Berne élabore des directives contre «l’écoblanchiment publicitaire» et un postulat pour que le gouvernement analyse les fondements des termes comme «climatiquement neutre» ou «biodégradable» afin de mieux les encadrer dans la pub.

Concurrence déloyale

«Les allégations environnementales sont si nombreuses que les entreprises écologiquement vertueuses sont incapables de mettre leurs produits correctement en valeur», déplore l’élue qui est aussi secrétaire générale de la Fédération romande des consommateurs. Il y a donc concurrence déloyale mais la loi actuelle ne permet pas de lutter contre ce phénomène, déplore-t-elle. En outre, les consommateurs sont dans l’impossibilité de faire un vrai choix respectueux de l’environnement. Pire: «non seulement, ils sont trompés sur la marchandise, mais en plus ils paient souvent plus cher pour des produits qui se prétendent écoresponsables alors qu’ils ne le sont pas», dénonce-t-elle.

Il faut donc mener des travaux «pour aboutir à des directives claires et contraignantes en matière environnementale», estime Sophie Michaud Gigon. À l’image de certains de nos voisins qui ont édicté leurs propres lignes directrices, sur la base d’une directive européenne sur les pratiques commerciales déloyales. La Vaudoise réclame donc la mise sur pied d’un groupe de travail qui réunirait les acteurs économiques concernés, y compris les associations de consommateurs, afin d’encadrer efficacement le «greenwashing» en Suisse.

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