Succession BersetVerts et Vert’Libéraux lorgnent un siège au Conseil fédéral
Alors qu’aucun des conseillers fédéraux en place ne souhaite reprendre le département de leur collègue fribourgeois démissionnaire, les socialistes pourraient se voir disputer la place par ces deux partis.
Après son élection au Conseil fédéral en décembre prochain, le successeur d’Alain Berset à la tête du Département fédéral de l’intérieur (DFI) se trouvera face à des défis de taille, note le «SonntagsBlick» du jour. En 2024 plusieurs objets touchant de près des préoccupations majeures de la population – prévoyance vieillesse et politique de santé – seront en effet soumis au vote populaire. Les actuels six sages ne s’y intéressent d’ailleurs pas du tout (lire encadré). Dès lors, le scénario le plus logique serait que le département reste en mains socialistes. Et Beat Jans, président socialiste du gouvernement bâlois, serait en pole position pour succéder à Alain Berset. Mais du côté des Verts et des Vert’Libéraux, on ne l’entend pas ainsi.
Une attaque Verte pas exclue
La «NZZ am Sonntag» titre sur le «Moment Blocher pour les Verts», en référence à la non-réélection de Christoph Blocher en 2007. «La démission de Berset apporte une nouvelle dynamique à la campagne électorale», pour la cheffe du groupe parlementaire des Verts Aline Trede. Mercredi, son parti avait déjà annoncé revendiquer désormais un siège au Conseil fédéral, si nécessaire au détriment de son véritable allié, le PS.
La course au Conseil fédéral sera ainsi utilisée dans la campagne électorale cet automne par les sections cantonales du parti. Selma L’Orange Seigo, coprésidente zurichoise, indique que, si la campagne est déjà planifiée, «c’est surtout à court terme sur les médias sociaux que nous pouvons mobiliser davantage avec l’argument d’un siège vert au Conseil fédéral». C’est une «motivation supplémentaire» pour le coprésident Cyprien Louis (BE). Il s’agit maintenant d’absolument renouveler le succès électoral de 2019 pour étayer la prétention des Verts à un siège au Conseil fédéral, selon lui.
Les Vert’Libéraux envisagent de destituer un conseiller fédéral
Du côté des Vert’Libéraux, le résultat des élections de l’automne prochain sera aussi décisif sur leur action lors de l’élection du Conseil fédéral. Jürg Grossen, président du parti indique: «Si nous atteignons 10% pour cent de l’électorat et que nous prenons pied au Conseil des États, nous nous présenterons à l’élection au Conseil fédéral. Dès lors, le siège que nous attaquerons dépendra du résultat des élections de tous les partis.»
Conseillers fédéraux actuels pas intéressés par le DFI
Comme le note le «SonntagsBlick», Viola Amherd aurait l’étoffe de reprendre le DFI. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour, note son service de communication. Guy Parmelin a indiqué sur Twitter, vendredi dernier, qu’il se présenterait à sa réélection à l’Économie. Tout comme le chef des Affaires étrangères Ignazio Cassis dit ne pas vouloir laisser l’important dossier de l’Union européenne (UE). Quant à la ministre des Finances Karin Keller-Sutter et à Albert Rösti, chef du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), un changement de département semble exclu, vu qu’ils sont depuis peu à la tête de leurs départements de prédilection.
Enfin, pour Elisabeth Baume-Schneider, ministre de la Justice qui visait le DFI après son élection l’an dernier, un changement semble improbable. À Berne on dit ainsi que la Jurassienne «est bien arrivée au DFJP», et qu’elle a envie d’y «enfoncer des pieux», par exemple en matière de politique migratoire.
Le PS devrait présenter un ticket féminin
Dans la «SonntagsZeitung», Tamara Funiciello, (PS/BE), la présidente des Femmes socialistes, estime que son parti devrait cette fois encore envisager un ticket exclusivement féminin pour la succession d’Alain Berset sous la Coupole. Et elle envisage même de se porter candidate à la tête du Département fédéral de l’intérieur (DFI). Elle justifie son opinion par le fait que le groupe PS compte «beaucoup de femmes très qualifiées» et par le fait qu’il existe encore un fort besoin de rattrapage en matière d’égalité.
Autre point de vue de la conseillère nationale socialiste soleuroise Franziska Roth: elle estime que la candidature d’un homme de Suisse alémanique est prioritaire. Selon elle, le PS s’en est bien sorti par le passé avec une conseillère fédérale et un conseiller fédéral à chaque fois.