Etats-Unis – Sept des huit chefs d’accusation contre Alex Saab écartés

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États-UnisSept des huit chefs d’accusation contre Alex Saab écartés

Homme d’affaires colombien accusé de blanchiment d’argent pour le pouvoir vénézuélien, Alex Saab a été extradé du Cap-Vert par les États-Unis en octobre.

Les autorités du Venezuela avaient organisé un rassemblement en solidarité avec Alex Saab, le 17 octobre 2021 à Caracas.

Les autorités du Venezuela avaient organisé un rassemblement en solidarité avec Alex Saab, le 17 octobre 2021 à Caracas.

AFP

Un juge américain a écarté lundi sept des huit chefs d’accusation de blanchiment d’argent contre Alex Saab, un homme d’affaires proche du président vénézuélien Nicolás Maduro, selon des documents judiciaires.

Alex Saab, extradé du Cap-Vert en octobre, est accusé à Miami avec son partenaire Alvaro Pulido d’être à la tête d’un vaste réseau ayant permis au dirigeant socialiste Nicolás Maduro et à son régime de détourner à leur profit de l’aide alimentaire à destination du Venezuela.

Le 7 septembre 2020, pendant le processus d’extradition, les États-Unis avaient «donné des garanties» au Cap-Vert qu’ils ne «poursuivraient ou ne puniraient pas Alex Saab pour plus d’un des chefs d’accusation de l’inculpation», selon l’accusation, qui est à l’origine de la requête faite au juge Robert Scola.

«Enlèvement»

La décision avait été prise «pour se conformer aux lois du Cap-Vert relatives à la durée maximale d’emprisonnement», précise la demande. Il est toujours accusé d’«association de malfaiteurs visant à blanchir de l’argent», et risque jusqu’à 20 ans de prison.

Alex Saab et Alvaro Pulido sont soupçonnés d’avoir transféré quelque 350 millions de dollars (320 millions de francs) du Venezuela vers des comptes qu’ils contrôlaient aux États-Unis et dans d’autres pays. Selon l’accusation, l’abandon des sept chefs d’accusation ne concerne qu’Alex Saab, et pas son partenaire.

L’homme d’affaires colombien, qui a aussi la nationalité vénézuélienne, avait été inculpé en juillet 2019 à Miami pour blanchiment d’argent et arrêté à la demande des États-Unis lors d’une escale d’avion au Cap-Vert, au large de l’Afrique de l’Ouest, en juin 2020.

Nicolás Maduro avait qualifié l’extradition d’«enlèvement» et avait suspendu la participation des autorités vénézuéliennes aux pourparlers avec l’opposition. C’est «une des plus ignobles et plus vulgaires injustices qui aient été commises lors des dernières décennies», avait lancé le président vénézuélien.

Audience repoussée

Les autorités avaient organisé un rassemblement en solidarité avec Alex Saab, lors duquel son épouse avait lu une lettre de l’homme d’affaires. Il y affirmait qu’il ne collaborerait pas avec les États-Unis, et affronterait son procès «avec dignité».

«Je n’ai commis aucun crime», disait-il dans le courrier. Alex Saab devait être présenté au juge Robert Scola lundi pour assister à la lecture de l’acte d’accusation et plaider coupable ou non coupable. Mais l’audience a été repoussée au 15 novembre, pour permettre à l’homme d’affaires de rencontrer pour la première fois en personne son avocat.

De nombreux experts estiment qu’Alex Saab connaît tous les rouages financiers occultes de Caracas. «Il peut révéler des choses sur les montages, la circulation des fonds, les surcoûts… C’était la cheville ouvrière des affaires du régime Maduro avec les pays alliés», estime notamment le journaliste Roberto Deniz, spécialiste du dossier.

(AFP)

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