Elections à Genève: Les Vert’libéraux hors jeu, le centre à la peine

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Élections à GenèveLes Vert’libéraux hors jeu, les partis centristes à la peine

Les formations du centre ont été victimes de leur éparpillement et sans doute de l’émergence de la liste de Pierre Maudet. Les écologistes de droite restent à quai, Le Centre perd trois élus.

Jérôme Faas
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Jérôme Faas
Les Vert’libéraux gardent le sourire: ils échouent à entrer au Grand Conseil mais enregistrent une forte progression. Au centre, leurs deux candidats au Conseil d’État Marc Wuarin et Marie-Claude Sawerschel.

Les Vert’libéraux gardent le sourire: ils échouent à entrer au Grand Conseil mais enregistrent une forte progression. Au centre, leurs deux candidats au Conseil d’État Marc Wuarin et Marie-Claude Sawerschel.

Photos Christian BONZON/20Minutes

«La déception est immense, concède Michel Matter, conseiller national des Vert’libéraux. Notre progression est énorme, mais la porte ne s’est pas ouverte.» Le parti centriste a en effet gagné 4,77% par rapport à 2018, mais a échoué à franchir le quorum: avec 6,37% des suffrages (résultat provisoire), il n’atteint pas les 7% fatidiques. Avec ce revers, les idées centristes seront a priori peu représentées au Grand Conseil. En effet, Le Centre (ex-PDC) perd lui aussi des plumes dans l’aventure: avec 7,77% des suffrages (résultat provisoire), il sauve l’essentiel, car il siégera au parlement, mais il se retrouvera avec neuf députés seulement, trois de moins que lors de l’actuelle législature.

«C’est décevant de voir qu’on baisse un peu, réagit sa présidente, Delphine Bachmann. Le contexte était compliqué, avec l’éparpillement des partis se disant centristes.» Outre les Vert’libéraux, Le Centre a aussi dû compter, selon son député Sébastien Desfayes, avec «un parti qui sort de nulle part, qui fait 10% des voix (ndlr: 8,70% en réalité), et qui est centriste», soit le mouvement Libertés et justice sociale de Pierre Maudet, qui fait une entrée fracassante au Grand Conseil. Dans cette configuration, «obtenir le quorum est un exploit».

Reste que, si «la position centriste attire probablement beaucoup plus d’électeurs qu’il y a quelques années», selon Delphine Bachmann, les deux partis traditionnels, le sien et les Vert’libéraux, seront peu ou pas représentés à Genève. Ainsi, le coprésident de cette dernière formation, Marc Wuarin, se déclare-t-il «inquiet. Je vois que les positions modérées décroissent. Les discours à la française plaisent à Genève, avec une vision de la politique où, quand on a la majorité, on vient écraser l’autre. À long terme, c’est délétère.»

Pour Delphine Bachmann, «il est décevant de constater que les arguments populistes portent davantage que les arguments raisonnables qui permettent de faire avancer les choses». Mais, juge-t-elle, «les phrases chocs marchent mieux en période de crise». Elle estime ainsi que le salut passe «par la mise en avant des projets concrets», notamment au niveau des communes «ou ça se passe très bien», avec plusieurs magistrats élus.

Les Vert’libéraux aussi, qui se félicitent avec Michel Matter «d’une progression dans toute la Suisse», misent avec confiance sur les prochaines élections municipales, dans deux ans, pour consolider leur position. Cette montée en puissance le dissuade, pour l’instant, de songer à une fusion ou à une alliance avec Le Centre. Reste qu’un rapprochement n’est pas tabou, en tout cas pas pour Le Centre. «Des voix se perdent en chemin, estime Sébastien Desfayes. Il faut s’interroger. À titre personnel, je suis favorable à ce qu’on entame des discussions.»

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