Assassinat de Samuel Paty: Enquête sur d’éventuelles fautes

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Assassinat de Samuel PatyEnquête sur d’éventuelles fautes de l’administration française

Les investigations sur d’éventuels manquements de l’administration française dans la protection du professeur Samuel Paty, assassiné en 2020, ont été confiées à un juge d’instruction. 

La France a été bouleversée par l’assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste d’origine tchétchène.

La France a été bouleversée par l’assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste d’origine tchétchène. 

AFP

Les investigations sur d’éventuels manquements de l’administration française dans la protection du professeur Samuel Paty, assassiné en 2020 aux abords du collège où il enseignait, ont été confiées à un juge d’instruction, a indiqué vendredi une source judiciaire à l’AFP.

Selon cette source, le parquet de Paris, qui menait une enquête préliminaire sur ce volet depuis le 19 avril 2022, a demandé le 3 février dernier la désignation d’un magistrat instructeur pour poursuivre les investigations pour non-assistance à personne en péril et non-empêchement de crime. «L’instruction est en cours», a-t-elle précisé.

L’assassinat aurait-il pu être évité?

«Un juge d’instruction a été désigné, donc il va poursuivre les investigations qui sont en cours depuis un an sous une enquête préliminaire», a déclaré plus tôt dans la matinée Me Virginie Le Roy, avocate d’une partie de la famille Paty, qui avait déposé une plainte en avril 2022 visant «plusieurs agents du ministère de l’Intérieur et du ministère de l’Éducation nationale».

«On attend que la vérité soit faite (…) il faut que des investigations se poursuivent pour que l’on sache véritablement qui a fait quoi et qui n’a pas fait quoi surtout», a-t-elle ajouté sur Franceinfo. L’avocate, qui s’est dite «intimement persuadée» que l’assassinat de Samuel Paty aurait pu être évité, a évoqué les «services de renseignement, les services de police, la DGSI et également l’académie de Versailles.»

Caricatures de Mahomet

Me Le Roy avait déposé une plainte le 6 avril 2022 au nom d’une partie de la famille de Samuel Paty. Dans cette plainte, elle rappelait le lent engrenage, débuté par un cours sur la laïcité dans le collège de région parisienne où enseignait le professeur de 47 ans début octobre 2020, qui a abouti à son assassinat le 16 par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d’origine tchétchène. 

Le jeune homme de 18 ans, radicalisé, lui reprochait d’avoir montré en classe des caricatures de Mahomet et avait revendiqué son geste en se félicitant d’avoir «vengé le prophète», avant d’être tué par la police. Selon la plainte, «dès le 8 octobre et jusqu’au 16, Samuel Paty, la principale et les enseignants ont identifié une menace grave pour leur intégrité physique et la sécurité du collège.»

«Fatwa contre le professeur»

Cette menace résultait notamment de la médiatisation de l’affaire via les réseaux sociaux par Brahim Chnina, le père d’une collégienne qui prétendait avoir assisté au cours pendant lequel Samuel Paty avait montré les caricatures, et par le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui. Mais cette «fatwa contre le professeur», comme l’avait qualifiée le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin trois jours après l’assassinat, n’a pas eu de réponse à la hauteur, estiment les proches du professeur.

Mi-mai, les magistrats antiterroristes chargés des investigations sur l’assassinat de Samuel Paty ont ordonné des procès aux assises pour huit majeurs et devant le tribunal pour enfants pour six adolescents. 

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(AFP)

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