SuisseLe nombre de millionnaires a grimpé de 63% entre 2007 et 2019
Le revenu médian d’un ménage suisse a augmenté de 9,2% durant la même période. Mais si la Suisse compte toujours plus de riches, la pauvreté a également augmenté.
La Suisse compte toujours plus de millionnaires. Entre 2007 et 2019 (données les plus récentes), leur nombre a augmenté de 63% pour atteindre plus de 350’000 ménages, soit 6,5% de l’ensemble des foyers suisses, relève mardi une enquête de la Banque Cler et de l’institut suisse de recherches économiques BAK Economics. Ceci grâce aux valeurs immobilières et boursières «qui ont fait un gros bond en avant», relève Samuel Meyer, patron de la Banque Cler.
Ce sont les cantons de Zoug (14,2%), de Schwytz (13,4%), d’Appenzell Rhodes-Intérieures (11,6%), de Nidwald (11,2%) et de Zurich (9,5%) qui comptent le plus de millionnaires. Depuis 2007, leur fortune globale s’est accrue de pas moins de 80%, et leur fortune moyenne de 12,6%. En 2019, elle s’élevait au total à 1515 milliards de francs.
«Mais la fortune des millionnaires n’est pas la seule à avoir explosé», souligne le CEO. L’étude montre en effet que les Suisses ont affiché au total une croissance de leur fortune de près de 55% pour un volume total de 4871 milliards de francs. Toutefois, les jours heureux seraient derrière ou presque, selon la banque: «aujourd’hui, l’inflation réduit à néant les gains de revenus réalisés hier par une grande partie de la population», relativise le patron.
Le revenu des ménages a augmenté
Justement, du côté des revenus des ménages, ils ont sensiblement augmenté entre 2007 et 2019. Cette année-là, un ménage gagnait en moyenne un peu plus de 70’000 francs par année, soit une hausse de 7300 francs (ou 11,5%) par rapport à 2007, selon l’étude. Toutefois, relève Samuel Meyer, «le revenu moyen est faussé par un petit nombre de très gros revenus influant fortement sur ce chiffre». Car si l’on prend en compte le revenu médian (ndlr: la moitié gagne plus, l’autre moins), il se situait à 53’600 francs en 2019, contre 49’100 francs en 2007, soit une hausse de 9,2%.
C’est dans le canton de Zoug, le plus avantageux au niveau fiscal, que le revenu net médian est le plus élevé (68’400 francs, +13,6%). Il est suivi par les cantons de Bâle-Campagne (59’900 francs, +5,3%) et de Zurich (59’700 francs, +11,8%). Les revenus nets médians sont les plus faibles au Tessin (44’600 francs, +0,2%) et dans le Valais (42’400 francs, +10,1%).
Le revenu de la classe moyenne a augmenté
L’étude s’est aussi intéressée aux revenus de la classe moyenne, soit les personnes dont le revenu se situe entre 37’500 et 80’400 francs. Cette classe comprend 37% des ménages. Et selon l’enquête, le seuil de revenu de cette classe a augmenté en moyenne de 9,2% entre 2007 et 2019. Aux autres bouts de l’échelle, 35% des ménages font partie de la classe inférieure et 28% à la classe supérieure. Quant au taux de risque de pauvreté, il a augmenté légèrement, selon l’étude qui n’en dit pas plus.
Répartition générale plutôt équilibrée mais disparités cantonales
L’enquête relève aussi que la moitié de tous les ménages en Suisse ne génère que 16% du total des revenus alors que la tranche supérieure de 10% produit 42% du revenu global. Cependant, en comparaison internationale, cette répartition est relativement équilibrée. Mais au niveau cantonal, il y a de grosses différences. Ainsi à Zoug, la tranche des 10% des ménages disposant des revenus les plus élevés gagne au minimum 200’000 francs. En Valais, elle ne gagne «que» 106’000 francs. La banque propose d’ailleurs un comparateur en ligne pour pouvoir se situer sur l’échelle suisse.