Etude: Les salaires restent à la traîne par rapport à l’inflation

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ÉtudeLes salaires restent à la traîne par rapport à l’inflation

La hausse pour 2023 représente près du double des augmentations de salaires accordées en 2022, selon une étude de l’UBS. Mais elle ne devrait pas compenser la hausse des prix.

La perte moyenne de salaire réel en Suisse devrait se chiffrer à 1,8% en 2022, «soit le plus fort recul depuis 1942», selon UBS.

La perte moyenne de salaire réel en Suisse devrait se chiffrer à 1,8% en 2022, «soit le plus fort recul depuis 1942», selon UBS.

LMD

En 2023, les entreprises suisses devraient augmenter les salaires de 2,2%, soit la «plus forte hausse en près de quinze ans», selon une étude d’UBS publiée mardi. L’enquête a été menée auprès 290 entreprises et associations patronales et de salariés.

Cette hausse attendue pour 2023 représente près du double des augmentations de salaires accordées dans notre pays pour 2022, précise l’étude. Elles se montaient en moyenne à 1,1%, ce qui reste toutefois inférieur à l’inflation.

«La hausse des prix de cette année ne sera pas entièrement compensée», remarque Daniel Kalt, économiste en chef d’UBS Suisse en préambule de l’étude, estimant que «le danger d’une spirale prix-salaires infernale apparaît relativement faible». Bien que moins forte que dans la zone euro, l’inflation en Suisse a grimpé jusqu’à 3,5% en août, son plus haut niveau depuis 1993, mais a légèrement reculé en septembre, puis en octobre pour revenir à 3%.

La plus forte baisse des salaires réels en 80 ans

Avec cette poussée d’inflation qui avait accéléré après l’invasion de l’Ukraine, la perte moyenne de salaire réel en Suisse devrait se chiffrer à 1,8% en 2022, «soit le plus fort recul depuis 1942», notent les économistes d’UBS. Le pouvoir d’achat des salariés devrait donc «sensiblement reculer cette année» et «stagner en 2023», selon eux. D’autant que la hausse des prix serait sous-estimée, car mal calculée, selon l’économiste et conseiller national Samuel Bendahan (PS/VD).

Néanmoins «les perspectives économiques incertaines brident l’augmentation des salaires», expliquent-ils, les craintes de ralentissement économique, voire de récession, pesant sur les négociations salariales.

Comme d’autres banques centrales, la Banque nationale suisse a relevé son taux directeur en septembre pour éviter que l’inflation ne s’installe. Elle a mis un terme à sept ans de politique de taux négatifs pour les remonter à 0,5% alors que les banques centrales et économistes craignent qu’un cercle vicieux ne s’enclenche avec les hausses de salaires qui continueraient à faire grimper l’inflation.

Pression  à long terme en raison de la pénurie de personnel

Si une spirale prix-salaires apparaît «peu probable» en 2023, «à plus long terme, on peut s’attendre à une augmentation des salaires réels plus forte que par le passé, en raison de la pénurie croissante de main-d’œuvre», préviennent toutefois les économistes d’UBS.

D’après eux, la pénurie de main-d’œuvre en Suisse devrait «perdurer encore plusieurs années» compte tenu des départs en retraite de la génération du baby-boom.

(AFP)

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