CanadaFace à des incendies monstres, le Québec poursuit les évacuations
Après l’Alberta et la Nouvelle-Ecosse, c’est au tour de la province francophone d’être frappée par des incendies «jamais vus». Une aide internationale doit arriver d’ici vendredi.
Le Québec, devenu l’épicentre des feux de forêt qui embrasent une grande partie du Canada, s’attend à devoir évacuer encore des milliers de personnes au cours des prochaines heures, a indiqué mercredi le Premier ministre de la province.
150 feux actifs
Au total, plus de 11’000 Québécois ont déjà dû quitter leur logement, et la province francophone se prépare à évacuer 4000 personnes supplémentaires. Après l’Alberta et la Nouvelle-Ecosse, c’est au tour du Québec d’être frappé par des incendies «jamais vus»: 150 feux sont actuellement actifs, dont une centaine jugée hors de contrôle. Et aucune pluie importante n’est prévue avant lundi soir.
«Avec les effectifs que nous avons actuellement, on peut couvrir à peu près 40 feux en même temps mais il y en a 150 en activité», a souligné le Premier ministre du Québec, François Legault. «Nous devons nous attarder aux endroits où c’est le plus urgent», a-t-il poursuivi.
«Un enjeu» du côté des effectifs
Le Québec a déployé des centaines de personnes sur le terrain. Avec l’aide internationale, notamment la centaine de pompiers provenant de France qui doivent arriver d’ici vendredi, la province espère augmenter ses effectifs à 1200 personnes. La question du matériel et des effectifs sera cruciale dans les jours à venir, reconnaissent les autorités. «Plus le temps va avancer, plus il va y avoir des défis du côté des pilotes et des mécaniciens. Il y a un enjeu de ce côté-là», a pointé François Legault.
La province francophone a recensé depuis le début de l’année 438 feux, contre 200 en moyenne à la même date au cours des dix dernières années. La situation est aussi considérée comme exceptionnelle par les autorités en nombre d’hectares brûlés à cette époque de l’année.
Année sans précédent
Le Canada dans son ensemble vit une année sans précédent: 2293 incendies de forêt ont été recensés et environ 3,8 millions d’hectares brûlés, soit un total bien supérieur à la moyenne des dernières décennies. Le pays qui, de par sa situation géographique se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le changement climatique.
En quelques jours, les incendies ont dégradé la qualité de l’air à grande échelle: la capitale Ottawa, comme Toronto, et au-delà de la frontière, New York, sont pris dans une brume grisâtre, dangereuse notamment pour les enfants et les personnes âgées. A Washington, une odeur âcre se faisait sentir sous un ciel voilé malgré un temps ensoleillé.
Pollution de l’air: la Maison Blanche appelle les Américains à prendre des «précautions»
La Maison Blanche a appelé mercredi les Américains dont la santé est fragile à «prendre des précautions» face à la dégradation de la qualité de l’air sur la côte Est des Etats-Unis, conséquence de violents incendies au Canada. «Nous incitons tout le monde dans les zones concernées à être attentifs aux conditions locales. Assurez-vous que vos voisins, vos amis, votre famille vont bien. Prenez des précautions en particulier si vous avez des problèmes de santé», a indiqué Karine-Jean Pierre, porte-parole de l’exécutif américain. Elle a estimé que cette situation était «un autre signe inquiétant de la manière dont la crise climatique affecte nos vies».
Plus de 100 millions d’Américains étaient concernés mercredi par des alertes à la qualité de l’air à cause de la fumée provoquée par des incendies au Canada, a déclaré à l’AFP l’agence de protection de l’environnement (EPA).