FootballDe nouvelles révélations accablantes sur le Barça
Un audit financier réalisé par le cabinet Deloitte fait état d’une gestion catastrophique sous la présidence de Josep Maria Bartomeu.
- par
- Sport-Center
Les temps sont durs au FC Barcelone. Secoué par le départ inattendu de Lionel Messi cet été, le club catalan vit un début de saison compliqué, entre des résultats décevants, des blessures à répétition et un entraîneur de plus en plus fragilisé. En coulisses, la réalité est encore plus déplorable. Élu à la présidence du Barça début mars, Joan Laporta est chargé de redresser une institution à la dérive financièrement.
À la demande de la nouvelle administration, un audit financier a été réalisé par le cabinet Deloitte afin d’analyser la situation comptable du club. Les résultats, présentés ce mercredi par Ferran Reverter, le directeur général du Barça, pointent une gestion catastrophique durant l’ère Bartomeu.
«Nous avons analysé les résultats des saisons 2018/19 et 2019/20, ainsi que des neuf premiers mois de la saison 2020/21. Lorsque nous sommes arrivés à la tête du club, nous avons fait face à une valeur nette négative, a-t-il indiqué. En mars 2021, nous étions dans une situation de faillite comptable. Si le club avait été une SAD (ndlr: société anonyme sportive), cela aurait été un motif de dissolution.»
La dette du Barça s’élevait alors à 1,35 milliard d’euros. La conséquence de plusieurs facteurs imputables au président Bartomeu et à ses collaborateurs. À commencer par l’explosion de la masse salariale de l’équipe première (+61% en 3 ans), causée par l’achat de joueurs à grands frais et des renouvellements de contrats XXL. Ces opérations ont d’ailleurs donné lieu à des commissions d’intermédiaires anormalement élevées, «entre 20 et 33%, quand elles se situent d’habitude aux alentours des 5%», a fait savoir Ferran Reverter.
Ce dernier dresse un constat accablant: «Les anciens dirigeants achetaient des joueurs sans savoir s’ils avaient les moyens de les payer.» Et le nouveau directeur général du club de citer l’exemple d’Antoine Griezmann. «La nuit même où ils ont recruté Griezmann, ils se sont rendu compte qu’il n'y avait pas d’argent et ils ont dû en réclamer à un autre fonds.»
Camp Nou délabré
Entre l’été 2016 et mars 2021, les frais de gestion ont grimpé de 56%. Un bilan que les pertes liées à la pandémie (43 millions d’euros sur la saison 2019/20 et 65 millions d’euros sur la saison 2020/21) n’ont fait qu’aggraver. «Les conséquences sont claires: un modèle sportif insoutenable, une masse salariale qui monte en flèche, une augmentation de la dette et la difficulté de trouver une porte de sortie à nos joueurs», a poursuivi Reverter.
En fouillant dans les placards, la nouvelle direction a également relevé d’autres éléments alarmants. «Les installations du club sont très détériorées. Le Camp Nou comptait plus de 900 pathologies, dont 124 critiques. Peu de choses ont été dites sur le centre d’entraînement, nous avons dû changer plusieurs terrains.» De quoi lui arracher la conclusion suivante: «La gestion a été désastreuse. Il n’y avait pas de planification, c’était de l’improvisation totale.»
En attendant la découverte de nouvelles irrégularités - «Je ne sais pas si le pire est à venir ou pas, affirme Ferran Reverter, si d’autres choses continuent d’apparaître nous le ferons savoir» - un plan d’action a déjà été lancé. Un crédit de 80 millions d’euros a été contracté afin de couvrir les obligations de trésorerie dans un délai de 90 jours. À cela s’ajoute une opération de refinancement à hauteur de 595 millions d'euros, dans le but de restructurer la dette. Autre point important: près de 2 millions d’euros ont été investis dans la rénovation du Camp Nou.
Malgré l’ampleur du chantier, Ferran Reverter se veut confiant quant à la capacité du FCB à retrouver son lustre d’antan: «Le Barça est résilient par nature. Il a traversé plusieurs crises, a été sur le point de disparaître à plusieurs reprises, mais en est toujours ressorti plus fort. Cette direction a un plan. Un plan crédible qui fera du Barça le meilleur club du monde.»
En attendant, les cadavres n’ont pas fini d’apparaître.